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LA PLANÈTE MARS.

dans de semblables formations ; seulement elle n’est pas très intense. Avec lui et dans le même style, sont doublés Phison, Orontes, Protonilus et Boreosyrtis : peut-être Astusapes, Astaboras, Oxus, Deuteronilus. Mais il y a quatre géminations composées de lignes fortes, et je suis persuadé qu’on les verra ailleurs, si l’on y apporte une attention suffisante : l’une est le Népenthès, qui est tout à fait comme en 1888 ; seulement le lac Mœris est beaucoup plus large et plus visible qu’alors. Deux autres géminations ont rendu presque méconnaissable le Sinus Sabæus, Fig. 246.

Mars en 1890. — Détroit fendu en deux. Dessin de M. Schiaparelli (20 juin).
depuis Hammonis Cornu jusqu’à la double baie de Dawes. Enfin, la quatrième gémination est dans l’isthme de la Deucalionis Regio (qui cette année se présente plus brillante et mieux terminée qu’autrefois). Les lignes de ces quatre géminations sont peut-être de la même couleur que les autres, mais cette couleur est si forte qu’on la dirait presque noire. C’est comme l’encre de Chine qu’on peut charger au point de la rendre noire. »

Ainsi s’exprime M. Schiaparelli. Les deux faits les plus surprenants que renferme sa communication sont évidemment le dédoublement du lac du Soleil et celui du détroit d’Herschel II, qui se montre composé de deux bandes rectilignes, larges, parallèles, mais très rapprochées, très difficilement séparables. (Nous avons déjà vu un aspect analogue, cartes des p. 355 et 361.) Les lacs Ismenius et Tithonius sont également dédoublés. Il semble donc que nulle formation à la surface de cette planète ne soit soustraite à ce curieux phénomène de la gémination !