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SCHIAPARELLI. — VARIATIONS DES RIVAGES.

taches se confondant les unes avec les autres. Pendant l’opposition de 1886, l’état des choses ne parut pas différent, en général, de celui qui avait été observé en 1884 ; je dois toutefois faire remarquer que cette partie des observations ne fut pas très favorisée par le temps. Enfin, au mois de mai 1888, la Libye parut très raccourcie au voisinage du méridien, comme on le voit aussi dans les observations faites à Nice par M. Perrotin. Cependant les observations des 6, 7 et 8 mai la Fig. 230.

Variations observées sur la planète Mars dans le rivage de la mer du Sablier (Grande Syrte)
montrèrent d’une couleur blanchâtre sale, au voisinage du bord droit du disque de Mars, phénomène qui complète l’analogie de cette région avec celles dont il vient d’être question. Le lac Mœris resta visible, bien que très difficilement ; il se trouvait tout près de l’angle inférieur droit de la Libye, près de l’embouchure du Népenthès, dans la Syrtis Magna. À diverses reprises, la Isidis Regio (au-dessous du Népenthès) parut très claire, et le contraste avec la couleur brunâtre de la Libye en devint plus sensible. Pendant cette même opposition, la couleur de la Syrtis Magna ne fut pas aussi noire que dans les oppositions précédentes de 1877 à 1884, mais d’un gris plus clair, sauf dans quelques petites bandes dont il n’y a pas lieu de parler pour le moment. Il n’y avait donc pas grande différence de ton entre la Libye et la Syrtis Magna, bien que la coloration ne fût pas la même et que la limite entre l’une et l’autre restât assez nette[1].

  1. Ce qui vient d’être dit du ton gris et changeant de la Libye se reconnaît depuis les dessins de Lockyer (1862, p. 157 et 158), Kaiser (1864, p. 178), Dawes (1861, p. 187), Green (1873, p. 219), etc., comme déjà nous l’avons remarqué.