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LA PLANÈTE MARS.
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soirées d’excellente définition, de forme compliquée et lobée, une échancrure étant surtout bien visible dans le contour elliptique, vers la longitude 300°, comme si la matière blanche avait fondu là plus vite qu’ailleurs, sous l’influence d’un Soleil alors presque au solstice ». Nous reproduisons ici le dessin du 13 mars (fig. 197), qui montre cette neige du pôle inférieur bilobée. Deux autres régions blanches sont visibles sur la planète, l’une voisine de l’extrémité nord de la terre de Burckhardt, l’autre correspondant à la « neige atlantique ». La mer du Sablier a paru bordée d’une zone blanche, du côté gauche, ou suivant, comme nous l’avons déjà signalé en d’autres circonstances.

Dans ce dessin, on voit la mer du Sablier s’arrêter à la mer Flammarion, comme si la Libye, au lieu d’être envahie par la teinte grise, s’avançait, au contraire, dans la mer. Le 11 mars, cette blancheur était encore plus marquée.

L’auteur croit avoir identifié plusieurs canaux de M. Schiaparelli, mais n’a aperçu aucun dédoublement.

CXI. Même opposition, 1881-82. — Niesten. Observations et dessins[1].

L’habile astronome de l’Observatoire de Bruxelles a fait ces observations du 12 décembre au 16 mars, à l’aide du même instrument et dans les mêmes conditions que celles de l’opposition précédente ; elles présentent vingt dessins avec leur description sommaire, montrant un grand nombre de détails. Il est bien certain, ici aussi, que l’œil de l’observateur joue un grand rôle dans le résultat obtenu. Considérons, par exemple, parmi ces dessins, ceux que nous reproduisons ici, et qui montrent presque exactement la planète du même côté, la mer du Sablier étant au méridien central (longitude de ce méridien = 303° pour la figure de gauche et 304° pour celle de droite). Le premier est du 31 janvier 1882, le second du 21 décembre précédent. Voici un extrait de la description de M. Niesten. L’auteur emploie, non sans raison satisfaisante, l’ancienne nomenclature pour les grandes taches qui sont certaines, et la nouvelle pour les canaux, qui paraissent si variables[2].

  1. Observations sur l’aspect physique de la planète Mars en 1881-82. Annales de l’Observatoire royal de Bruxelles, t. VII, 1890.
  2. À propos de ces nomenclatures, voici ce qu’on lit dans le Rapport annuel de la Société royale astronomique de Londres, février 1884 :

    « It is most desirable that there should be some agreement established among astronomers on the question. The principle adopted by M. Proctor, of designating the « land and seas » by the names of astronomers, was provisionally a convenient one, and this was continued by M. Green and M. Flammarion in their maps, but with modifications. Prof. Schiaparelli has adopted the divisions of land and water, but selected his names from ancient geography and history, and the confusion in the nomenclature thus introduced renders the discussion of any particular region of the planet rather difficult. It is desirable that these different systems should not continue ; and that some agreed nomenclature should be generally adopted. »