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SCHIAPARELLI. — OBSERVATIONS ET DESSINS.

touffes très compliquées de petites lignes, Alors alla en se dévoilant le fait curieux et inattendu de la gémination des canaux, lequel probablement conduira à modifier considérablement les opinions courantes sur la constitution physique de la planète. »

L’auteur reprit la détermination de la direction de l’axe de rotation, et trouva des résultats qui confirment absolument ceux que nous avons exposés plus haut, d’après les mesures de 1877 et 1879.

Pendant cette opposition de 1881-1882, 162 esquisses partielles ont été prises, et 15 dessins d’ensemble du disque. Il est bien préférable, lorsque la vision est excellente, de ne pas perdre son temps à faire des dessins d’ensemble.

La carte que l’on trouvera plus loin (fig. 195, p. 361) a été publiée dans le mémoire de M. Schiaparelli, que nous analysons ici, et construite, pour la partie australe et jusqu’au 20e degré de latitude nord, d’après les observations de 1877 et 1879, et pour la partie boréale, d’après celles de 1881, 1884 et 1886, qui permirent de compléter l’examen total du globe martien.

Lorsqu’il s’est agi de construire la carte de Mars pendant cette opposition, une grande difficulté s’est présentée, par le changement singulier qui commença à se produire dans l’aspect de la planète vers le milieu de janvier, spécialement par suite du dédoublement des canaux. Pour éviter de confondre ensemble en une seule représentation des choses qui appartiennent probablement à des conditions physiques différentes, il eût été nécessaire de séparer toute la série des observations en deux périodes et de dresser une carte pour chacune. Mais, pour la première période, les observations étaient insuffisantes. Les géminations appartiennent toutes à la seconde période, mais peut-être certains aspects remontaient-ils déjà à la première. L’auteur a construit la carte ci-après sur l’ensemble des observations de cette opposition, sans distinction de temps, et lui a adjoint une autre carte, que nous retrouverons plus loin (à la seconde Partie de cet Ouvrage), représentant l’hémisphère boréal. La carte publiée plus haut (p. 355) n’était que provisoire.

Les lecteurs de ce livre ont déjà remarqué sur la première de ces cartes, et remarqueront aussi sur la seconde l’extrémité inférieure de la mer du Sablier, qui se contourne en forme de serpent. L’astronome italien ayant donné le nom de Grande Syrte à cette mer, et celui de Nil au fleuve qui s’y rattache, a donné le nom de Nilosyrtis à cette extrémité si singulièrement élargie et assombrie, et le nom de Boreosyrtis à la continuation de ce serpent. Le Nilosyrtis ressemble à la queue du Scorpion des dessins de Secchi en 1858 (p. 140). Comparer aussi un dessin de Dawes en 1864 (p. 187), un de nous-même en 1873 (p. 214), et ceux de Green la même année (p. 219). Mais