Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 1, 1892.djvu/288

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
276
LA PLANÈTE MARS.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

21 inutiles) a conduit l’habile observateur à construire, comme nous l’avons dit, une Carte générale que nous reproduisons également ici (fig. 167). Elle mérite d’être étudiée dans ses moindres détails.

Les régions circumpolaires australes et boréales sont représentées au-dessus du planisphère.

M. Green n’a tracé sur cette carte aucun détail qu’il n’ait vérifié lui-même. Elle diffère considérablement, en plusieurs points, de celle de Proctor. Ainsi, malgré l’attention la plus soutenue, il a été impossible de constater l’existence de la longue passe appelée Bessel Inlet. (Nous l’avions, d’ailleurs, déjà supprimée de notre carte avant même les observations de 1877.) L’auteur pense qu’un aspect de ce genre pourrait être produit parfois par un courant atmosphérique du Nord au Sud.

Les environs du lac circulaire, mer Terby, sont également très différents ; ce lac circulaire est une tache sombre nettement définie : on l’a observé dix-huit fois à Madère sans apercevoir la mer Dawes, mais en devinant plutôt une ombre grise assez vague. La carte est particulièrement intéressante à étudier sur ce point. Examiner notamment le petit lac Schiaparelli et l’île neigeuse de Hall.

La mer Maunder, tracée sur cette carte, au-dessus de la mer Maraldi, entre la terre de Webb et la terre de Gill, et visible entre autres sur le dessin du 18 septembre, a été tracée pour la première fois sur notre carte de 1877, s’étendant du 247e degré de longitude au 180e, c’est-à-dire, en comptant ouest-est, du 112e au 180e. Sur la carte de M. Green, cette mer est tracée un peu plus à droite et beaucoup plus longue, du 130e degré au 220e. Elle a été observée en même temps par M. Maunder à l’Observatoire de Greenwich comme bande intermédiaire entre la mer Maraldi et la mer Joynson.

Les rives des océans se sont montrées plusieurs fois d’une blancheur de neige. À ce propos, nous croyons devoir traduire ici, à peu près textuellement, ce que dit l’auteur.

« Neiges. — En dehors des neiges polaires, on en remarque sur plusieurs points des continents. Dans le dessin du 20 avril 1856, de M. Warren de la Rue (voy. plus haut, p. 128), tout le continent au sud de la mer du Sablier est évidemment couvert de neige, car à ce moment le pôle sud était hors de vue et la forme de la région blanche est précisément celle de la terre de Lockyer, vue en raccourci. Cet aspect se voit aussi clairement sur les fig. 3 et 4 publiées par l’auteur en 1873 dans l’Astronomical Register (voir également plus haut, p. 219) : là aussi, le cap polaire sud est hors de vue, mais la neige couvre toute la terre de Lockyer. Il y a également une indication très marquée de la présence de la neige sur la ligne blanche qui forme les