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LA PLANÈTE MARS.
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l’aide de mon quatre pouces le compagnon de µ d’Andromède, dont il n’avait jamais entendu parler et qui est un test très sévère, même pour les objectifs de huit pouces.

Nous reproduisons ici deux des meilleurs dessins de M. Van Ertborn, faits par une excellente atmosphère. Le premier, du 5 septembre à 11h 30m (fig. 160), montre les océans Dawes et de la Rue, la mer du Sablier, le détroit d’Herschel II. Le second, du 29 septembre à 7h 45m (fig. 161), montre l’océan de la Rue, sans doute la baie Burton dans le ruban inférieur, la mer circulaire Terby rattachée par un fil, et la passe de Bessel.

Très certainement, le dessinateur termine, accuse plus ou moins nettement des contours vagues, indécis, douteux. Il n’en peut être autrement et telle est la principale cause de la diversité des dessins.

LXXXVII. 1877. — Cruls. Observations, dessins, durée de rotation.

On doit à M. L. Cruls, alors astronome à l’Observatoire de Rio de Janeiro, aujourd’hui directeur de cet établissement, une belle série d’observations et de dessins photographiés[1]. Ces observations ont été faites à l’équatorial de 0m,25, généralement muni d’un grossissement de 240 (une fois, le 13 octobre, la planète étant voisine du zénith, de 340 et 580).

Les observations s’étendent du 16 août au 13 octobre. Durant toute cette période, le pôle austral s’est constamment montré d’un blanc intense. La tache polaire a visiblement diminué d’étendue. Le 13 octobre, elle n’était plus en contact avec le bord de la planète, mais intérieure, isolée et plus réduite.

Circonstance rare pour la plupart des observatoires, grâce à la position de Rio de Janeiro, la distance zénithale méridienne de Mars pendant cette opposition n’a pas dépassé 12°.

M. Cruls cite une opinion de M. Liais, alors directeur de l’Observatoire de Rio, d’après laquelle les taches sombres ne seraient pas des mers, mais des terrains plus foncés que les autres, et se range à cette manière de voir. Ces tons varieraient avec les sécheresses et les pluies. Les terrains pourraient être considérés comme différant plus entre eux que des mers, les eaux offrant plutôt une teinte intermédiaire entre des terrains clairs comme du sable ou foncés comme des forêts et des prairies.

Dans cette appréciation, toutes les taches sombres ne seraient pas dues

  1. Crus, Mémoire sur Mars. Taches de la planète et durée de sa rotation. 1 vol. in-8o. Rio de Janeiro, 1878.