sur notre carte ; « this was the most delicate streak observed in any of the drawings », écrit l’observateur, cependant il paraît certain de son existence. Cet aspect n’est sûrement pas durable. Remarquons aussi le renflement F, qui ne se voit presque jamais.
La mer du Sablier était très sombre près de la lettre E.
« On regarde généralement, ajoute l’auteur, les taches sombres comme des mers ; mais, dans ce cas, ne devrait-on pas apercevoir quelque chose comme une réflexion de la lumière solaire lorsqu’il est au méridien ? »
Cette question a déjà été posée, en 1862, par Phillips (voy. p. 164), sous une autre forme, celui-ci se demandant si l’on ne pourrait pas voir l’image du Soleil lui-même réfléchie à la surface des mers martiennes, et l’auteur y a répondu affirmativement. M. Schiaparelli a traité, en 1878, cette même question de l’image solaire. Il trouve 124 de seconde de diamètre pour cette image, dans les plus grands rapprochements, tels que celui de 1837, 5 septembre (Phillips avait trouvé un chiffre analogue : 120) et une intensité lumineuse 2 100 000 000 fois inférieure à celle du Soleil, pour la distance 1, c’est-à-dire à la distance de la Terre au Soleil. Zöllner, dans ses recherches photométriques (1865, voy. p. 196), a déterminé la quantité de lumière solaire effectivement réfléchie par le disque entier de Mars en son opposition moyenne, et a trouvé 16994000000 de la lumière solaire à la distance de la Terre. On trouve par là que la lumière totale dans une opposition minimum, telle que celle de 1877, est 12990000000 de celle du Soleil à la distance 1. Donc, l’image lumineuse du Soleil réfléchie par les mers martiennes aurait dû, en cette opposition, donner plus de lumière à elle seule que tout le disque de la planète.
Ce résultat a pour base la supposition d’une réflexion totale des rayons solaires. Mais, en réalité, un liquide transparent, tel que l’eau, avec l’indice de réfraction 43, ne réfléchit que 149 de la lumière incidente. Il faut tenir compte aussi de l’absorption produite par le double passage du rayon lumineux à travers l’atmosphère, qui doit réduire de moitié l’intensité. Au lieu de 149, nous avons donc, en nombre rond, 1100. L’intensité de l’image solaire, vue par réflexion des mers martiennes, devient donc
Dans l’ouvrage précité, Zöllner donne pour la lumière de l’étoile α Cocher (Capella) 15,57 × 1010 de celle du Soleil.
Donc, à la meilleure époque d’opposition, l’image solaire aurait dû apparaître dans le miroir sphérique des mers martiennes, avec un éclat égal à 14 de celui de α Cocher, c’est-à-dire comme une belle étoile de 3e grandeur.