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LA PLANÈTE MARS.

celle des nuages éclairés par le soleil couchant. « Il faut, du reste, qu’il y ait de grands transports de vapeur d’eau pour amener les neiges d’un pôle à l’autre, suivant l’alternance des saisons. »

L’auteur a observé des neiges jusqu’à 50° ou même 45° de latitude ; M. Warren de la Rue jusqu’à 40° au mois d’avril 1856. C’est à peu près comme sur la Terre en hiver. L’étendue des neiges se ressemble parfois beaucoup en des années martiennes différentes, comme on peut le reconnaître en comparant le dessin de sir John Herschel du 16 août 1830 (voyp. 121) avec celui de l’auteur du 27 septembre 1862 (p. 164).

« Les climats de Mars paraissent presque identiques à ceux de notre monde, car là comme ici, de 50° de latitude aux pôles, la vapeur d’eau donne naissance à des neiges périodiques, et de l’équateur à 40° environ la température Fig. 121

Planisphère de Mars, en projection équatoriale, par le professeur Phillips.
reste toujours assez élevée pour produire une évaporation normale : atmosphère généralement pure dans les régions équatoriales et tropicales, neiges variables jusqu’à une certaine distance des pôles. C’est sans doute la constitution de l’atmosphère qui permet ces climats quasi-terrestres sur une planète plus éloignée du Soleil que la nôtre dans le rapport de 152 à 100, et pour laquelle la chaleur reçue de l’astre central n’est que dans le rapport de 231 à 100. L’atmosphère, en atténuant le rayonnement, en conservant la chaleur solaire, rend les hivers et les nuits moins froids qu’ils ne le seraient sans elle. L’influence atmosphérique paraît être la même sur Mars que chez nous, et plus importante encore. Il en résulte que, selon toute probabilité, nous pouvons regarder Mars comme habitable. »