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LA PLANÈTE MARS.
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La tache polaire neigeuse est à côté du pôle sud, et même assez loin.

Au télescope, les continents sont rouges et les mers vertes.

L’auteur ajoute, en terminant, que les différences d’aspects doivent provenir d’un certain état nuageux. Il y a, dit-il, une énorme transposition d’humidité d’un hémisphère à l’autre, pendant l’hiver de l’un et l’été de l’autre, qui doit donner naissance à des tempêtes et à de vastes nuées flottantes, lesquelles nuées ne se disposent pas comme sur Jupiter, à la rotation si rapide, le long de parallèles à l’équateur, mais subissent dans leur arrangement l’influence des terres et des eaux.

LI. Même année, 1862. — Observatoire de Lord Rosse[1]

Lord Rosse a communiqué à la Société royale astronomique de Londres six dessins faits par son assistant pendant la période si favorable de cette année 1862. Ces vues ont été prises aux dates suivantes, à l’aide du grand télescope de six pieds de diamètre :

1re, 22 juillet, à 22h 30m de temps sidéral. Définition imparfaite.

2e, 14 septembre, à 6h 26m de temps sidéral. Définition assez bonne.

3e, 16 septembre, à 23h 55m de temps sidéral. Très bonne définition. Grossissement de 1200. Il y avait un léger brouillard, et pourtant la netteté a été la meilleure de la saison.

4e, 33novembre,6 octobre, à 1234562h 10m de temps sidéral. Définition bonne.

5e, 33novembre,29 octobre, à 1234561h de temps sidéral.id. Définition mauvaise.

6e, 33novembre,6 novembre, à 1234561h 40m de temps sidéral.id. Définition très mauvaise.

On peut reconnaître dans la première et la dernière de ces vues la mer du Sablier. La troisième montre avec netteté la mer circulaire de Terby. On reconnaît aussi sur la seconde, à la droite de ce lac, la mer Schiaparelli. Il semble bien qu’il y ait quelques nuages épars sur chacune de ces vues faites au grand télescope de lord Rosse.

Si nous comparons ces dessins à ceux qui précèdent, nous constatons qu’ils les confirment. Ainsi, par exemple, celui du 16 septembre ressemble beaucoup à celui du 18 octobre du P. Secchi (voy. p. 146) et à ceux de Lockyer des 18 octobre aussi (p. 162) et 17 septembre ; celui du 6 octobre offre les mêmes aspects que celui de Lockyer du 3 octobre (p. 157) ; toutes les configurations reconnues plus haut sont représentées sur ces dessins, selon le côté tourné vers nous.

Ces dessins nous montrent en même temps que chaque observateur voit un

  1. Observations faites à l’Observatoire de Parsonstown (Irlande).