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PHILLIPS.
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vante à propos des observations faites à la même époque sur la même planète par le professeur Phillips et par le Rév. Dawes.

« M. Phillips conclut de ses observations que, sur un fond permanent de configurations claires et foncées, il y a sur Mars une enveloppe atmosphérique variable qui se condense et flotte « a variable envelope gathers and fluctuates », modifiant partiellement l’aspect des configurations fondamentales, et les déguisant même jusqu’à un certain point en leur adjoignant des clartés et des ombres[1] nouvelles qui ne présentent aucune constance, atmosphère légère, vaporeuse, reposant sans doute sur une surface de terres, d’eaux, de neiges. »

Cette induction est aussi remarquable qu’intéressante, et elle va être confirmée par le progrès des recherches.

Nous parlerons tout à l’heure des observations de Dawes. M. Lockyer fait remarquer qu’elles s’accordent parfaitement avec les siennes et que notamment un dessin, fait quelques minutes après celui du 3 octobre, à 11h 51m, confirme le passage des nuages dont il a été question plus haut et prouve qu’à l’heure du dessin de M. Dawes les nuages avaient entièrement disparu et laissaient voir nettement la configuration géographique de cette région.

Ces excellents dessins télescopiques de notre savant ami M. Lockyer, qui depuis cette époque a attaché son nom sous une forme impérissable aux progrès de l’Astronomie contemporaine, représentent un pas en avant très important dans l’étude physique du monde de Mars.

L. Même année, 1862. — Phillips.

Pendant cette même opposition de 1862, le professeur Phillips, d’Oxford, a fait, comme on vient de le voir, de très minutieuses observations de la planète, qu’il a communiquées le 12 février 1863 à la Société royale de Londres. En voici le résumé.

L’auteur remarque d’abord que les diverses vues de Mars sont bien discordantes entre elles et que leur comparaison doit nous rendre très perplexes. Ces taches sont-elles permanentes ? Sont-ce des mers ? sont-ce des terres ? Les assurances que nous avons vues formulées plus haut par Secchi et Lockyer forment un contraste absolu avec les incertitudes de l’observateur.

Les télescopes sont préférables aux lunettes pour l’appréciation des couleurs ; les lunettes aux télescopes pour la netteté des détails. Phillips a fait

  1. « New lights [and shades] which present no constancy, a thin, vaporous atmosphere, probably resting on a surface of land, snow and water. » Cela nous paraît plus probable que l’assertion de M. Lockyer remarquée plus haut, quoique nous ne nous expliquions pas facilement des nuages noirs vus d’en haut, éclairés par le Soleil.