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déplace l’objectif. On s’assure que la mise au point est faite, en observant par une ouverture faite à la culasse l’image reçue sur un verre dépoli, qui doit être d’une grande netteté.

La figure ci-dessous montre l’image des formes successives d’un pigeon en état de vol, pris par M. Marey. On voit que les pattes de l’oiseau se portent très vivement en avant et cachent la tête de l’animal, et qu’en outre elles s’abaissent et s’infléchissent pendant toute la durée de cette période d’abaissement.

Fig. 61. — Images successives d’un pigeon volant.

M. Marey a également multiplié ses études sur la fixation par la photographie des mouvements de l’homme et des animaux, et il a, d’ailleurs, beaucoup varié les dispositions et le mode d’emploi de ces délicats appareils. Nous ne pouvons suivre le savant physiologiste dans le développement de ces études, d’un ordre spécial. Il nous suffit d’avoir exposé le principe général de l’une des plus intéressantes découvertes de la physiologie moderne.

Après l’application de la photographie à l’histoire naturelle des grands animaux et de l’homme, vient son application à l’étude des petits êtres et des éléments des tissus organiques. La plaque sensible recevant et conservant l’image des objets naturels que l’anatomiste ou le physiologiste a besoin d’étudier dispense celui-ci d’une observation longue et fatigante. L’opérateur peut, en même temps, par l’agrandissement, faire voir cette même image à une assistance nombreuse.

Nous avons décrit dans notre Notice des Merveilles de la science[1] les premiers résultats de la photographie micrographique. Nous avons parlé des travaux du Dr Donné et de Léon Foucault, nous avons dessiné l’appareil de Bertsh, et reproduit, dans des figures spéciales, les dessins obtenus par l’appareil de ce dernier opérateur (fig. 109-111).

Depuis les travaux de Bertsh, la photo-micrographie est entrée largement dans la pratique des études des naturalistes. En France, M. Nachet, en Allemagne, M. Mayer, en Angleterre, MM. Hodgson, Shadboldt et Wenham, se sont appliqués à perfectionner, tant le microscope qui sert à produire l’image, que les appareils photographiques qui la fixent et la perpétuent.

Voici, d’après les travaux de ces divers savants, en quoi consistent les appareils qui servent, dans les laboratoires des naturalistes, à prendre les clichés photographiques des objets amplifiés par l’appareil optique.

Il s’agit de mettre l’objet microscopique au point de la vision, en manœuvrant la vis de l’instrument à la manière ordinaire, pour voir bien nettement l’objet, puis de remplacer l’oculaire du microscope par une surface photogénique, sur laquelle se forme l’image qui, tout à l’heure, n’existait que sur la rétine de l’œil de l’observateur, et à impressionner ainsi la plaque photographique. Cette plaque est ensuite traitée comme une épreuve photographique ordinaire, c’est-à-dire qu’on développe l’image, et qu’on la fixe par les procédés habituels.

Dans tout microscope il faut très vivement éclairer les objets ; car, destinés à être grossis par la lentille de l’instrument, ils ont besoin de concentrer une grande quantité

  1. Tome III, pages 163-170.