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M. Bertsch, avons-nous dit, a donné le moyen de reproduire par la photographie des objets qui avant lui, n’avaient pu être rendus à cause de leur couleur, qui n’est point photogénique. À cet effet, il joint à son microscope héliographique, un appareil de polarisation, qui fournit un champ de lumière homogène, depuis le rouge jusqu’au violet, en passant par l’orangé et le jaune. Avec cet éclairage, on reproduit les objets dont les tons sont le moins photographiques. S’il s’agit, par exemple, d’un objet d’un ton vert, le champ de lumière, qui est blanc, sera détruit bien avant qu’on ait obtenu même une silhouette. Il convient alors d’employer l’appareil de polarisation chromatique : on tourne la molette H de cet instrument (fig. 108) jusqu’à ce que le champ de lumière soit à peu près du ton de l’objet ; en sorte que l’on peut sans danger prolonger le temps de pose et avoir une reproduction très-harmonieuse. Il en est ainsi pour tous les autres tons.

Fig. 109. — Globules du sang vus au microscope et fixés par la photographie.

L’instrument de M. Bertsch, met l’opérateur à l’abri des phénomènes de diffraction, des franges et des anneaux colorés, ce qui permet d’obtenir des contours très-nets avec de très-forts grossissements.

Grâce à l’emploi du microscope solaire ou héliographique de M. Bertsch, on peut obtenir des épreuves avec un grossissement de 600 fois les dimensions de l’objet, qui représentent tous les détails, invisibles à l’œil nu, des liquides ou des tissus organiques, la contexture des os, des parasites de différents animaux et les parties intéressantes de l’organisation des insectes et des plantes.

Fig. 110. — Le pou de l’homme vu au microscope et fixé par la photographie.

Par l’emploi des procédés photographiques instantanés, M. Bertsch est parvenu à écarter une grande cause d’insuccès dans ce genre d’opérations. L’instabilité des appareils, et les vibrations qu’ils éprouvent au moindre mou-