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réunis en forme de câble, pour traverser les cours d’eau, les tunnels des chemins de fer et les égouts.

Pour franchir les cours d’eau, on se sert de câbles identiques à ceux qui sont posés au fond de la mer pour relier les rivages éloignés. L’armature protectrice en fer doit toujours être de forte dimension, si la rivière est navigable, à cause de la faible profondeur des eaux dans lesquelles ces câbles sont plongés.

Pour la traversée des tunnels des chemins de fer, on se sert de fils de cuivre, isolés par une double gaine de gutta-percha, entourée de chanvre goudronné et recouverte de glu marine. On les fixe, par des crampons de fer, aux parois des tunnels.

Les câbles qui traversent les tunnels sont raccordés aux fils aériens, au moyen de serre-fils.

Dans les tunnels, on se trouve bien d’employer des conduits en bois fixés aux parois du souterrain. Le bois dont on se sert ne doit pas être injecté à la créosote, qui altère la gutta-percha ; mais on peut garnir la boîte d’une couche de goudron saupoudrée de sable fin. Le fil revêtu de rubans goudronnés est également recouvert de sable. Le tout est enfermé dans une feuille de zinc, qui met les fils à l’abri des cendres chaudes ou des escarbilles échappées des locomotives.

Nous dirons cependant qu’en France les lignes de télégraphie passent rarement sous les tunnels. On préfère leur faire franchir, par la voie aérienne, le sommet du tunnel. Quand cela n’est pas possible, le câble contenant les fils de ligne est encaissé dans un conduit longitudinal fixé à la muraille du tunnel. À sa sortie, il se rend dans une caisse placée en dehors de la galerie, et qui est en rapport avec le poteau télégraphique par des bornes, auxquelles viennent se rattacher, d’un côté le fil du câble, et d’un autre, le fil de fer aérien, au moyen d’une ligature faite de fils recouverts de gutta-percha.




CHAPITRE VII

les accessoires de la télégraphie. — piles voltaïques en usage aujourd’hui pour la télégraphie. — dispositions adoptées pour les fils conducteurs et les poteaux.

Dans les Merveilles de la science, nous avons décrit, sous le nom d’accessoires [1], les instruments, appareils ou engins, qui servent à la pratique de la télégraphie électrique, à savoir : la pile, les sonneries, les fils conducteurs et les poteaux.

Les sonneries n’ont subi aucune modification ; mais les autres accessoires de la télégraghie électrique ont reçu différents perfectionnements, ou transformations, que nous avons à mentionner dans ce Supplément.


Piles. — Les piles autrefois en usage pour la télégraphie électrique étaient surtout, comme nous l’avons dit dans les Merveilles de la science, la pile Daniell, la pile à sable et la pile Marié-Davy à sulfate de mercure.

La pile Marié-Davy, malgré ses avantages, sous le rapport de la durée et de la constance du courant, est aujourd’hui abandonnée, à cause de la cherté du mercure et de ses propriétés toxiques. La pile de Daniell, avec quelques modifications selon les pays, est la plus en usage aujourd’hui. La pile Callaud, la seule répandue dans la télégraphie française, n’est qu’une forme de la pile de Daniell.

Les autres générateurs d’électricité adoptés à l’étranger sont : la pile Minotto, employée pour le service de l’Inde et de l’Extrême-Orient, — la pile Leclanché, qui prend de plus en plus de faveur, dans tous les pays — et dans quelques circonstances, la pile au bichromate de potasse.

Nous avons décrit et figuré, dans le Supplément à la pile de Volta, qui fait partie de ce volume [2], la pile de Daniell. Nous devons

  1. Tome II, pages 160-174.
  2. Page 404.