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doute, à la bourse de demain. Achetez-m’en trois mille. Amitiés. Blanchard.

Au lieu de trois actions, l’agent de change, bien qu’un peu surpris de l’extension des affaires de son correspondant, en acheta trois mille. Heureusement pour notre spéculateur, la hausse prévue arriva ; si bien qu’au lieu d’un bénéfice de trente à quarante francs, il encaissa une différence énorme. Mais que serait-il arrivé, si, au lieu de monter, les actions de la Banque avaient baissé à la Bourse ? Qui aurait été responsable de la perte ? L’agent de change ou l’administration du télégraphe ? Question épineuse, qui n’eut pas heureusement à être soulevée.

Cette histoire prouve que, pour expédier un ordre de vente ou d’achat, soit pour la spéculation, soit pour les besoins du commerce, il est bon de se prémunir contre une erreur possible de l’employé du télégraphe. Voilà pourquoi le pantélégraphe Caselli devra toujours tenir son rang et sa place, dans un service général de télégraphie bien organisé.


CHAPITRE VIII

les accessoires de la télégraphie électrique. — les relais. — les sonneries. — les paratonnerres. — la pile et le commutateur de la pile. — les fils et les poteaux.

Après la description des appareils les plus employés dans la télégraphie électrique, il nous reste à parler des instruments accessoires qui concourent à l’exécution des signaux et assurent la régularité de leur transmission. Ces instruments accessoires sont :

1o Les relais pour renforcer, dans certains cas, l’intensité du courant électrique ;

2o Les sonneries, destinées à appeler l’attention de l’employé, d’une station à l’autre, à lui annoncer l’expédition d’une dépêche, ou à lui transmettre toute autre indication convenue ;

3o Le parafoudre, instrument de physique qui a pour effet de mettre les appareils et les employés à l’abri des effets dangereux de l’électricité atmosphérique ;

4o La pile, destinée à fournir l’électricité au fil de la ligne ;

5o Les fils conducteurs et les poteaux destinés à servir de support aux fils.

Relais. — Le relais télégraphique est une invention de M. Wheatstone, qui a permis de prolonger les lignes sur une étendue considérable. Lorsqu’un courant électrique doit traverser un très-long circuit, par exemple la distance de Paris à Lyon, les pertes d’électricité qui arrivent tout le long de ce fil, par suite d’un isolement incomplet des poteaux télégraphiques, ou par toute autre cause, peuvent singulièrement affaiblir ce courant, et lui enlever l’intensité qui lui est nécessaire pour mettre en action l’électro-aimant de l’appareil récepteur, placé à la station d’arrivée. Le télégraphe Morse, qui exige une assez grande intensité dans le courant électrique, est particulièrement dans ce cas ; il fonctionne difficilement au bout d’une longue ligne. Il faudrait beaucoup augmenter le nombre des éléments de la pile, pour donner au courant toute l’énergie nécessaire à son bon fonctionnement. Mais cette augmentation de la force productrice de l’électricité aurait des inconvénients de plus d’un genre. La découverte des relais est venue résoudre cette difficulté de la manière la plus avantageuse et la plus simple.

On met en rapport avec le récepteur du télégraphe Morse, une pile supplémentaire, ou locale, qui a pour mission de produire l’aimantation dans le récepteur du télégraphe ; de telle sorte que ce n’est plus le courant de la ligne, mais le courant local placé à Lyon, par exemple, qui fait marcher les pièces du récepteur. Le relais proprement dit n’est autre chose que l’appareil destiné à mettre le courant de la pile locale en communication, quand cela est nécessaire, avec le récepteur. Le nom donné à cet appareil