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à l’aspiration et l’autre au refoulement des pompes.

L’arbre à manivelles est porté par quatre paliers fondus avec les corps de pompes à eau. Toutes les pièces du mouvement sont ainsi solidaires les unes des autres ; ce qui ne permet aucune perturbation dans les positions relatives de ces pièces.

L’un des trois corps de pompe porte une pompe alimentaire dont le mouvement est à la main du mécanicien, comme tous les autres organes de commande de la machine. L’aspiration de cette pompe se fait, soit dans la caisse à eau G de l’injecteur, soit sur le refoulement même des pompes principales, lorsque celles-ci fonctionnent.

Toutes les pièces en contact avec l’eau sont en bronze ou en cuivre, pour éviter l’oxydation.

Accessoires de la pompe à vapeur. — La pompe est munie de tous les accessoires nécessaires à son fonctionnement. Les armoires de la caisse contiennent l’outillage à main de la chaudière, de la machine et des pompes.

Des supports fixés aux longerons du châssis, reçoivent, à droite et à gauche, entre les roues, six tuyaux d’aspiration en caoutchouc avec spirale intérieure d’une longueur de 14 mètres environ. Deux lances courtes sont placées verticalement de chaque côté du siège du cocher ; deux autres lances, plus longues, sont attachées horizontalement, de chaque côté du coffre, sous les planchettes formant le marche-pied du siège des pompiers.

À l’avant, sous le marchepied du cocher, sont suspendus deux tuyaux de refoulement, enroulés, ayant chacun 20 mètres de longueur, qui sont vissés, à l’avance par leurs raccords sur les tubulures de sortie d’eau, de sorte que ces tuyaux, une fois déroulés, sont immédiatement prêts au service.

Éclairage. — L’éclairage de la pompe est fait par quatre lanternes à réflecteurs à bougies, dont deux, de grande dimension, sont placées à droite et à gauche du siège du cocher, et deux, de plus petite dimension, éclairent la partie arrière de la chaudière et ses accessoires.

L’emploi de l’huile a été écarté à cause des inconvénients qu’il présente, par suite de l’épaississement de l’huile après un certain temps d’inactivité.

À partir du moment où le feu est placé sous le foyer, l’aiguille du manomètre se meut après 4′50, et la pression est de 5k, au bout de 9′45″.

Avec une hauteur d’aspiration de 2m,80, la pompe de Fives-Lille fournit un jet qui, verticalement, atteint une hauteur de 40 mètres. Avec une hauteur d’aspiration de 6m,50, elle fournit un jet horizontal de 45 mètres. À la vitesse de 215 tours, par minute, le débit peut atteindre 2 048 litres d’eau par minute. À la vitesse normale de 190 tours, il atteint encore 1 804 litres.


Une des applications de la locomobile que nous devons consigner dans ce Supplément, c’est le compresseur à vapeur pour l’empierrement des routes, parce que nous en avons fait mention dans les Merveilles de la Science [1].

Nous avons dit que ce volumineux et puissant appareil a été construit, à Paris, pour la première fois, par M. Ballaison, et nous en avons donné un dessin. Le compresseur à vapeur a été beaucoup perfectionné depuis cette époque. M. Gellerat, à Paris, l’a considérablement amélioré, ou, pour mieux dire, l’a entièrement transformé.

Nous donnons, dans la figure 295, la vue extérieure, dans la figure 296 la coupe longitudinale du côté gauche, dans la figure 297 le plan de la transmission du mouvement aux rouleaux, et dans la figure 298 la vue en bout du dernier modèle de compresseur à vapeur de M. Gellerat.

Le compresseur à vapeur se compose (fig. 295 et 296) d’un châssis très robuste, sur lequel sont établies les caisses à eau et à

  1. Tome I, page 422.