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face de chauffe suffisante, il faut, même pour de petites forces, des appareils très grands, ce qui entraîne à de grandes dépenses.

Les chaudières à tubes de fumée, ou à foyer intérieur, du genre des générateurs de locomotive, ont, comme les chaudières inexplosibles, l’avantage d’une très grande puissance de production de vapeur, sous un faible volume[1] ; et en raison de la grande masse d’eau qu’elles renferment, elles assurent toute stabilité dans la production de la vapeur. Comme les chaudières à bouilleurs elles peuvent être, pendant quelque temps, abandonnées sans surveillance. La masse d’eau qu’elles renferment constitue un réservoir de chaleur, qui maintient toute la masse à une même température pendant assez longtemps.

Les chaudières du genre des locomotives, c’est-à-dire à tubes de fumée et à foyer intérieur, présentent, malheureusement, cet inconvénient, très grave, qu’il est à peu près impossible de nettoyer les tubes, pour enlever les incrustations. Il faut, avant d’introduire l’eau, la débarrasser de toute matière pouvant fournir des dépôts calcaires ou autres, c’est-à-dire la traiter par la chaux, ou par le tanin, ce qui ne laisse pas que de devenir dispendieux.

Disons aussi que tandis que la chaudière à bouilleurs ou à tubes de fumée est, comme on vient de le dire, d’une conduite très facile pour le chauffeur, les chaudières inexplosibles sont beaucoup plus délicates à diriger ; il suffit de la moindre négligence de la part du chauffeur, pour faire tomber la pression.


On voit, en résumé, que chaque type de chaudière a ses inconvénients et ses avantages. Aussi, tous les types de générateurs trouvent-ils aujourd’hui leur emploi, suivant les circonstances particulières dans lesquelles se trouve l’industriel. Nous nous réservons, dès lors, toutes les fois que cela nous paraîtra intéressant, de décrire, à propos d’une machine à vapeur, le type de chaudière qui l’alimente.




CHAPITRE III


les nouvelles machines motrices à vapeur (machines fixes). — la machine weyher et richemond. — le tiroir farcot. — la machine corliss. — les machines wheelook, cail, farcot. — la machine corliss, du creusot.

On a vu, dans les deux premiers chapitres de cette Notice, comment les constructeurs sont arrivés, depuis l’année 1870, à produire économiquement de la vapeur, avec des chaudières perfectionnées. Nous avons à étudier maintenant les organes à l’aide desquels on transforme la force vive de cette vapeur en travail mécanique, c’est-à-dire les nouvelles machines à vapeur, dites à grande détente.

Pour bien expliquer le mécanisme et les avantages des nouvelles machines à vapeur, il faut invoquer des principes de physique assez délicats. D’un autre côté, les organes qui les composent sont compliqués. Nous sommes donc obligé de demander au lecteur toute son attention, pour les descriptions qui vont suivre. Il est bien entendu que l’on devra se reporter, pour la connaissance générale des organes de la machine à vapeur, à la Notice des Merveilles de la science, consacrée à ce sujet[2].


Il résulte des lois de la thermodynamique, que le rendement calorifique d’une machine à vapeur est d’autant meilleur que la pression de la vapeur, à son entrée dans le cylindre, est plus considérable, et que la détente, c’est-à-dire son expansion dans le vide, est plus grande.

On est, malheureusement, limité dans

  1. Ce sont les plus légères et les moins volumineuses, pour une puissance donnée.
  2. La Machine à vapeur, t. I, p. 138 et suivantes.