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l’eau s’élève du générateur, doit être plus élevé que le point de branchement du tuyau de retour. Sans cela, de l’eau pourrait s’y rendre, et la tôle, à cet endroit, serait rapidement brûlée.

Les gros tuyaux, pour la circulation de l’eau à air libre, sont ordinairement en fonte ; les petits, en cuivre ou en fer étiré. Les différences de température qui peuvent causer leur changement de longueur, n’étant pas aussi considérables que pour les calorifères à vapeur, il est moins souvent nécessaire de placer des compensateurs sur leur trajet. On les construirait, le cas échéant, comme nous l’avons indiqué plus haut (page 313).

Les joints demandent aussi moins de précautions. Des exemples fréquents de rupture doivent pourtant faire rejeter les soudures à l’étain pour les petits tubes de cuivre : le cuivre et l’étain se dilatent d’une manière différente, et ne tardent pas à se séparer. Les collets boulonnés constituent les meilleures jointures.

On pourrait redouter que, comme dans les générateurs à vapeur employés dans l’industrie, des dépôts calcaires ne viennent incruster la chaudière et les tuyaux ; mais ici, l’eau, n’étant pas vaporisée, n’abandonne pas les sels qu’elle renferme en dissolution. Tout au plus, une couche fort légère et peu consistante, de carbonate de chaux, se forme-t-elle sur la surface intérieure de l’appareil, puisque ce corps est dissous dans l’eau naturelle à la faveur d’un petit excès d’acide carbonique, et que ce sel se précipite quand le gaz carbonique est chassé par la chaleur. Mais les mouvements des circulations le détachent et le font tomber au fond de la chaudière.

Dans le trajet de la chaudière aux poêles, les tuyaux doivent être enveloppés de matières peu conductrices de la chaleur, comme nous l’avons indiqué en parlant des tubes pour le chauffage à la vapeur.

Le vase d’expansion doit être muni d’un couvercle percé d’un trou, pour le dégagement des gaz et de la vapeur.

Comme l’air se réunit dans les poêles, il faut munir ces poêles à leur paroi supérieure d’un robinet souffleur semblable à celui que nous avons déjà représenté (page 311, fig. 202). On a soin d’en expulser l’air, si l’on veut obtenir tout l’effet utile de la surface rayonnante.

Deux tuyaux, nous l’avons vu, desservent chaque poêle. L’extrémité de celui qui apporte l’eau chaude doit monter jusqu’au haut du poêle, et l’extrémité du tuyau de retour se trouve au ras de la paroi inférieure, pour que les couches d’eau les plus chaudes et les plus légères soient toujours superposées aux plus froides qui s’écoulent vers la chaudière. Si le premier tube s’élevait moins haut, l’eau chaude en arrivant conserverait un barrage nuisible ; et si l’ouverture du second tube arrivait jusqu’à une certaine hauteur dans l’intérieur, au-dessous de ce point stagnerait indéfiniment une eau froide et dense, et la partie inférieure du poêle deviendrait presque inactive et inutile.

Presque tous les poêles à eau chaude étaient autrefois construits en fonte. Ce métal est, en effet, économique, et se prête mieux que les autres à la décoration. Mais un accident déplorable survenu en 1858, à l’église Saint-Sulpice, à Paris, est venu éclairer sur les dangers de la fonte dans ce cas particulier. Un poêle de fonte se brisa, et il en sortit un terrible flot d’eau chaude, mêlée de vapeurs d’eau. Un certain nombre de personnes furent grièvement brûlées, quelques-unes succombèrent aux suites de leurs brûlures. C’est que la fonte est un métal peu résistant, et que le moindre choc peut le briser. Depuis ce moment, les poêles des calorifères à eau chaude ont été construits en tôle.

Avec la circulation d’eau chaude à air libre, les surfaces métalliques rayonnantes ne sont guère chauffées qu’à 80 degrés. Or, la quantité de chaleur émise, d’après les lois du