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reil éprouverait des vibrations désagréables et des secousses dangereuses.

À cause des difficultés du problème pour certains calorifères, les constructeurs ont préféré supprimer le retour à la chaudière, et perdre l’eau au bout du trajet ordinaire des tuyaux.

Il vaut mieux cependant, si l’on ne veut pas faire revenir l’eau de condensation dans la chaudière, ne pas la perdre entièrement. À cet effet, on la réunit dans des bâches, d’où on la prend pour servir à l’alimentation de la chaudière. Quand le chauffeur, par l’inspection du niveau d’eau, juge que le générateur a besoin d’eau, il aspire, à l’aide d’une pompe, ou à l’aide d’un injecteur Giffard, semblable à ceux qui sont usités dans les locomotives, l’eau chaude tenue en réserve dans les bâches.

Quand on cesse d’alimenter le foyer, que la vapeur se refroidit et se résout en eau dans les circuits, un vide se forme dans tout l’appareil, et si on ne laissait rentrer l’air dans les tubes, ils courraient le risque d’être écrasés par la pression extérieure de l’atmosphère.

Fig. 201. — Reniflard.

La rentrée de l’air se fait par un petit mécanisme appelé reniflard, que représente la figure 201. Il se trouve à la partie inférieure du tube horizontal. Le reniflard se compose d’une petite tige t, qui peut se mouvoir verticalement dans un tube, CD, rétréci vers le bas, et qui porte une soupape, A, à son extrémité supérieure, ainsi qu’un arrêt à son extrémité. Quand la pression est plus grande dans le tuyau BB qu’à l’extérieur, la soupape presse contre la portion rétrécie du petit tube vertical CD, et ferme le passage à la vapeur. Quand, au contraire, la pression intérieure a diminué par suite de la condensation de la vapeur, l’air presse contre la soupape, la fait remonter, et pénètre dans l’appareil.

Il y a donc presque toujours de l’air dans les tuyaux lorsqu’on commence à chauffer le calorifère. Or, cet air n’est pas sans inconvénients. Les premières bouffées de vapeur circulent dans les tubes, en mince filet, par leur portion centrale, ce qui est facile à comprendre, parce que l’air a contracté une adhérence avec la paroi métallique, et que si la vapeur arrivait au contact de cette paroi froide, elle se condenserait, et ne serait plus de la vapeur. Ce filet de vapeur chemine péniblement en comprimant légèrement les couches d’air ; puis le mince courant s’élargit graduellement, presse l’air davantage, et les choses se passent comme si le diamètre du tube était diminué. Cet état dure longtemps, jusqu’à ce que, les molécules d’air ayant été détachées une à une par la force croissante du courant de vapeur, il n’en reste presque plus dans la portion du tube considéré.

Fig. 202. — Souffleur du calorifère à vapeur.

D’autre part, quand on commence à chauffer l’appareil, les tubes sont pleins d’air, et il faut donner issue à cet air. À cet effet, on établit sur certains points des circuits, des souffleurs, semblables à celui que montre la figure 202. Ce sont, tout simplement, de petits tubes, A, pourvus d’un robinet, B, et soudés au tuyau de vapeur C. On a soin de tenir le robinet ouvert pendant les premiers instants du chauffage, et l’air sort par un jet, qui bientôt se mêle de vapeurs. Quand on voit qu’il ne