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Fig. 557. — Bateaux-viviers.


pontes. La figure 557 représente deux bateaux-viviers fabriqués en Italie. L’un des deux est enveloppé d’une corde, qui est destinée à relier ensemble plusieurs bateaux, dans les voyages par mer.

Les femelles qui sont prêtes à pondre ont le ventre distendu, l’ouverture anale rouge et proéminente. Les mâles sont aptes à la fécondation quand on remarque chez eux cet éréthisme de l’anus, qui pourtant est moins prononcé que chez les femelles, et lorsque, en pressant légèrement sur le ventre de l’animal, ou même en le suspendant par les ouïes, on observe un écoulement sensible de semence. Tels sont les signes extérieurs qui indiquent qu’on peut sûrement procéder à la fécondation artificielle.

Pour cela on se procure un vase de verre, de faïence, de bois ou de fer-blanc, à fond plat, à ouverture évasée, afin que les œufs puissent s’y répandre sur une certaine surface sans s’accumuler en une masse difficile à pénétrer. On nettoie bien le vase et on y verse une ou deux pintes d’une eau claire, qu’on a puisée dans le lieu habité par les poissons sur lesquels on va expérimenter. Cependant on peut aussi employer sans inconvénient une autre eau, pourvu qu’elle ait la même composition chimique et la même température. On prend alors une femelle, et on la tient de la main gauche, par la tête et le thorax, dans une position verticale, ou mieux un peu courbée, l’anus placé au-dessus du vase destiné à recevoir la ponte, et on passe légèrement les doigts de la main droite sur le ventre de l’animal, de la bouche à l’anus, comme nous l’avons déjà représenté dans les premières pages de cette Notice (fig. 541). Les œufs mollement pressés coulent ainsi naturellement, et l’on n’obtient que ceux qui sont bien mûrs. Cette manière d’opérer est celle adoptée par Remy.

M. Millet croit devoir maintenir la femelle dans la main au moyen d’un linge, pour l’empêcher de glisser ; mais il semble qu’un peu d’habitude rende cette complication inutile.

Si les œufs offrent la moindre résistance à la douce pression exercée par les doigts, il ne faudrait pas presser plus fort, car alors c’est qu’ils sont encore renfermés dans le tissu de l’organe qui les a produits, et que l’opération est prématurée. Il faut alors remettre la femelle dans le vivier, et attendre que les œufs soient arrivés à maturité complète.

Quand le poisson est de trop grande taille pour qu’un seul homme puisse opérer comme nous venons de le dire, on a recours à un, et même à deux aides, pour tenir le poisson, tandis que l’opérateur, appliquant les doigts sur le ventre de l’animal et les faisant glisser de haut en bas, provoque une facile expulsion des œufs qui gonflent le ventre de