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Fig. 206. — Les fortifications d’une place au xive siècle, d’après Paulus Sanctinus.


échapper un des bouts de la fronde, et le boulet de pierre s’élançait par la tangente du cercle ainsi décrit.

L’appareil dont nous venons de montrer les dispositions, fait comprendre le principe sur lequel était basé le trébuchet, mais il ne donnerait pas une idée suffisante de la perfection à laquelle était arrivée la construction de ces engins à la fin du Moyen Age. Nous avons déjà représenté, en parlant du feu grégeois, dans la Notice sur les poudres de guerre, la machine à fronde, ou trébuchet, en usage en Europe au Moyen Age. Le lecteur est donc prié de se reporter, pour l’intelligence de ce qui va suivre, à la figure 131 (page 213).

Le trébuchet que représente ce dessin, vient de lancer un projectile ; c’est un tonneau plein de matière incendiaire ; le maître de l’engin (engignour) reprend la corde, qui, tirée par un treuil, doit remettre la verge en position de lancer un second projectile. Le treuil se voit à la partie postérieure de l’instrument, lié à la charpente, compliquée et cependant légère, qui porte le levier. Ici le grand bras du levier devait avoir six fois la longueur du petit bras ; l’auteur ancien à qui l’on doit ce dessin, l’a raccourci dans le but, sans doute, de faire tenir la figure entière dans les limites de sa page. On remarquera que le contre-poids est formé de deux pièces ; ce sont deux caisses pleines de sable dont l’inférieure est reliée à l’autre par un axe autour duquel elle peut se mouvoir. Cette disposition a l’avantage de faire que le centre de gravité du contre-poids total, au lieu de décrire un arc de cercle, dans sa chute, comme dans l’appareil qui précède (fig. 205), décrive une courbe telle que le mouvement de l’extrémité de la verge devienne plus uniformément croissant, et que