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même. La maison en ruines, la famille en péril, pour le moment ne lui disent rien ; il lui faut, avant tout, le passage connu, le passage à travers le sable mobile. Périsse tout, habitation et habitant, si ce passage n’est pas retrouvé ! Ses actes sont comme une série d’échos qui s’éveillent l’un l’autre dans un ordre fixe, et dont le suivant ne parle que lorsque le précédent a parlé. Non pour cause d’obstacle, puisque la demeure est toute ouverte, mais faute de l’habituelle entrée, le premier acte ne peut s’accomplir. Cela suffit : les actes suivants ne s’accompliront pas ; le premier écho est muet, et les autres se taisent. Quel abîme de séparation entre l’intelligence et l’instinct ! À travers les décombres de l’habitation ruinée, la mère, guidée par l’intelligence, se précipite et va droit à son fils ; guidée par l’instinct, elle s’arrête obstinément où fut la porte.


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Chapitre XVIII
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