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seconde fois. Abandonnée de nouveau sur la tuile courbe, la proie glisse de nouveau, et de nouveau revient à terre. Avec un calme que de pareils accidents ne sauraient troubler, le Sphex, pour la troisième fois, hisse l’Éphippigère en escaladant le mur et, mieux avisé, l’entraîne sans délai au fond du domicile.

Si l’enlèvement de la proie au vol n’a pas même été essayé dans de telles conditions, il est clair que l’Hyménoptère est incapable de long essor avec fardeau si lourd. De cette impuissance découlent les quelques traits de mœurs, sujet de ce chapitre. Une proie n’excédant pas l’effort du vol fait du Sphex à ailes jaunes une espèce à demi sociale, c’est-à-dire recherchant la compagnie des siens ; une proie lourde, impossible à transporter par les airs, fait du Sphex languedocien une espèce vouée aux travaux solitaires, une sorte de sauvage dédaigneux des satisfactions que donne le voisinage entre pareils. Le poids plus petit ou plus grand du gibier adopté décide ici du caractère fondamental.


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