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IX
DE L’ÉDITEUR.

elle le rend pacifique au dehors : en l’accoutumant à mépriser le sentiment aveugle du plaisir, et à marcher par l’amour du beau, de l’ordre et du parfait, elle le rend noble, généreux, désintéressé, et le fortifie non-seulement contre les tentations grossières de la sensualité, mais contre les passions les plus raffinées de l’amour-propre[1]. »

Cette seconde classe des Œuvres de Fénélon se compose des ouvrages suivants :


I. De l’Éducation des filles[2].

Cet ouvrage, le premier qui soit sorti de la plume de Fénélon, n'étoit point d’abord destiné au public : c’étoit un simple hommage de l’amitié, qui, depuis plusieurs années, unissoit l’auteur à une famille des plus respect tables et des plus distinguées de la cour. Le duc et la duchesse de Beauvilliers, pleins d’estime et de confiance pour l’abbé de Fénélon, crurent que personne n’étoit plus en état que lui de seconder par ses avis la religieuse sollicitude qu’ils désiroient apporter à l’éducation de leur nombreuse famille. Ce fut à leur prière qu’il composa son traité de l’Éducation des filles, un des plus courts qui aient jamais été composés sur une matière si importante, mais qui renferme dans sa brièveté « plus d’idées justes et utiles, plus d’observations fines et profondes, plus de vérités pratiques et de saine morale, que tant de volumineux ouvrages publiés depuis sur le même sujet[2]. » Quoiqu’il ait principalement pour objet l'éducation des filles, les préceptes et les avis généraux qu’il renferme sont souvent applicables aux deux sexes, surtout dans ce premier âge où ils semblent se confondre dans le même nom d’enfant, comme ils font remarquer

  1. Préface des Œuvres spirituelles, édition de 1718, pag. 9.
  2. a et b Hist. de Fénélon, liv. I, n. 22 :. liv. III, n. 49.