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CUL CUL


CROTTIN ; nom que l’on donne à la fiente de cheval & de mouton.

Le crottin de cheval est convenable pour toutes les terres en plus ou moindre quantité, suivant la nature des terres plus chaudes ou plus froides, sèches ou humides. Il faut le laisser quelque tems dans un trou au nord, & l’y laisser pourrir.

Le crottin de mouton convient aux terres froides & humides. On doit le mettre, comme la fiente de pigeon, dans un trou au nord pour y pourrir. Etant déposé sur terre sans être pourri, il seche trop, & s’évapore même en pure perte.

CROUPIERE ; espèce d’anneau de cuir rembourré en partie, qui tient à l’extrémité postérieure du harnois pour y passer la queue du cheval. Son effet est de maintenir la selle en place,& d’empêcher qu’elle ne vienne en avant, surtout dans les descentes.

On fait des croupieres de plusieurs façons. Celles qui ont des boucles sont les moins bonnes. Les meilleures croupieres sont celles à l’angloise La boucle pour raccourcir & allonger est au milieu de la croupiere, & il n’y a pas d’ardillon à la boucle qui tient à la selle, & dans laquelle la croupiere passe.

CRUCHE. Dans le jardinage on entend par ce terme un arrosoir qui verse par un bec ou tuyau ouvert, à la différence du vrai arrosoir, d’où l’eau sort en forme de rosée par les petits trous de ce qu’on appelle sa pomme.

CUEILLETTE de fruits. C’est un mot assez ordinaire pour marquer le tems dans lequel on cueille les fruits.

CUEILLOIR ; c’est dans le jardinage un panier d’osier à anse, bien évasé du haut, servant à contenir tout ce que l’on cueille sur les arbres & dans le jardin.

CULTIVATEUR ; instrument d’agriculture propre à de légers labours, où il n’est besoin que de remuer la terre sans la changer de place, à détruire les mauvaises herbes, & disposer la terre à être pénétrée des pluies & des rosées.

Lullin de Châteauvieux a donné particulièrement ce nom, à une espèce de charrue sans coutre, sans versoir, & dont le soc est à-peu-près en fer de flèche renversé. Tout son effet est de diviser & ameublir la terre où il est, & de l’entretenir dans l’état de légèreté qui favorise l’action & les progrès des racines.

Un avantage de ce cultivateur est qu’un seul cheval suffit pour le tirer, parce que l’instrument pese peu, et qu’on suppose la terre déjà en bonne façon. Pour s’en faire une idée, il faut se représenter un arriere-train de charrue, qu’on assemble à volonté avec l’avant-train, & dont le soc est formé d’un long bec quarré par son extrémité qui est d’acier, un peu incliné contre terre & applati, & de deux petites aîles plattes & anguleuses, lesquelles servent de support à un manche recourbé, très-angulaire & un peu tranchant par le devant, afin qu’il tienne lieu de coutre. (Voyez l’art. Charrue.)

CULTIVER ; c’est donner à la terre les façons nécessaires pour la fertiliser ; c’est y répandre les semences & en tirer les productions ; c’est aussi donner aux arbres les soins que leurs progrès & leur fécondation exigent.

CULTURE. On entend par le mot culture l’art & l’action de préparer la terre à recevoir la semence qu’on lui confie.

La diversité des climats a fait imaginer plusieurs manières de cultiver, & chaque pays a, pour ainsi dire, la sienne. La culture des terres est-elle établie sur des principes certains, ou seulement sur une routine qui se transmet de père en fils ? Enfin, peut-on établir une loi générale utile à tous les pays ? Il est constant que les principes d’après lesquels & par lesquels la végétation s’exécute, font un dans tous les pays, parce que la marche de la nature est par-tout la même ; mais cette marche, uniforme dans son principe, varie en raison des modifications que chaque espèce de végétal lui présente. Il est donc essentiel de diriger la culture conformément à ces modifications & à la manière d’être du climat que l’on habite.

Plusieurs écrivains se sont occupés de dicter les lois sur la culture, & on a appelé leur code un systême. On en compte plusieurs principaux, que nous allons faire connoître.

Culture ancienne.

Les premiers principes de culture qu’ont établis les anciens agronomes, consistoient à diviser la terre pour des labours, à la fumer pour la rendre fertile, & à lui donner du repos, c’est-à-dire, la laisser en jachère après avoir recueilli ses productions ; ils ne connoissoient point assez le mécanisme de la végétation pour établir sur ce principe des règles certaines de culture, comme l’ont fait quelques auteurs modernes. Les agriculteurs qui joignoient à cet art quelques connoissances de l’histoire naturelle, croyoient que les racines des plantes étoient les seuls orga-