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des ballots ou des barriques à des distances peu éloignées.

TRAIT DE BUIS ; on nomme ainsi un filet de buis nain & étroit, employé dans la broderie d'un parterre, & qui renferme les plate-bandes.

TRANCHÉE ; ouverture de terre longue & profonde, destinée à la plantation des arbres le long d'un espalier où d'une allée.

TRANSPLANTATION ; c'est le transport d'un arbre placé dans un lieu pour le planter dans un autre. Il y a deux sortes de transplantations ; l'une qui est prochaine, l'autre qui est éloignée. Celle qui se fait en proximité est bien plus facile & plus heureuse ; mais celle qui se fait au loin est moins sujette à réussir, à cause du transport durant lequel les racines, quelque couvertes qu'elles soient, sont frappées & halées par l’air ; dans l’autre, au contraire, bien moins d’évaporation.

Cependant on peut donner des règles sûres pour réussir dans l'opération de transplanter. Deux sortes d'arbres s'offrent pour être transplantés : des jeunes qui n'ont pas des racines fortes, & d'autres plus âgés qui ont des racines plus allongées. Pour les uns comme pour les autres, il faut laisser, avant que de fouiller, une motte d'un bon pied au pourtour ; puis en-deçà de la motte faire une tranchée jusqu'aux premières racines : sitôt qu'on rencontre les racines, on doit cesser de fouiller avec la bêche, & employer les fourches, allant jusqu'à l’extrémité de ces racines, & les dégager toutes ainsi sans en couper une seule. Sapper par en-dessous la motte qui tombe d'elle-même, l’enlever & replacer l’arbre dans un trou avec les racines, ainsi qu'elles étoient lors de la déplantation, soulager l'arbre par la tête en le déchargeant amplement. Un tel arbre ainsi transporté & travaillé, reprendra infailliblement & portera fruit.

TRANSPLANTOIR ; instrument de jardinage.

Cet outil, nommé transplantoir, est employé dans quelques cantons de la province de Norfolk en Angleterre, où il sert à transplanter les gros navets ou turneps. On sait que toutes les parties d'un champ semé en turneps ne réussissent pas également bien, & qu'il s'y trouve souvent des places vides, tandis que d'autres sont couvertes de plantes beaucoup trop, rapprochées entre elles.

Lorsqu'on veut dégarnir les parties du champ qui sont couvertes de plantes, & garnir celles


qui étoient dégarnies, on emploie deux hommes à cette opération. Ils ont chacun un transplantoir, & tandis que l'un enlève une plante avec la terre qui adhère autour de sa racine, l’autre enlève, dans l’endroit qui est dégarni, de la terre qu'il rapporte dans le trou que le premier a fait ; celui-ci place la plante dans le trou qui a été fait par l'autre, & fait un autre trou dont il enlève la terre pour remplir celui que l’autre a fait en enlevant une autre plante ; de cette manière l'opération se fait très-promptement.

Pour employer cet outil, on met la main gauche au bout du manche, & on saisit, avec la main droite, la petite poignée placée vers le milieu du manche ; on place alors l'outil sur la plante qu'on veut enlever, & en appuyant avec force sur le pied, on le fait entrer dans la terre comme une bêche, dont cet outil ne diffère presque pas, excepté qu'il est formé par une espèce de cylindre ouvert par les deux bouts. Lorsqu'on a bien enfoncé l’outil en terre, on le tourne, & alors en l'enlevant avec précaution, la portion de terre qui environne la plante & qu'on a séparée par cette sorte d'emporte-pièce, adhère à l’outil, & on la transporte dans le trou qu'on a fait dans un autre endroit, en enlevant de même la terre avec un outil de la même grandeur. Dès que le transplantoir chargé est dans le trou destiné à recevoir la plante, on tient la main droite fixe sur la petite poignée, & on retire l'outil avec la gauche ; de cette manière la plante, avec la terre qui l’environne, est retenue dans le trou, & les racines ne sont nullement dérangées. Ce n’est pas seulement pour transplanter des navets qu'on emploie cet instrument, il sert encore pour transplanter toutes les plantes qu’on veut traiter avec soin. Il est employé avec avantage, & en grand, dans la culture des turneps ; mais il est surtout ; très-commode pour le jardinage. (Voy. pl. XXXVIII, fig. 4.)

TRANSPORT ; action par laquelle on amène des terres d'un lieu à un autre.

TRANSPORT d’arbres. On commence par en former des bottes liées avec des osiers & garnies de foin. Afin de faire approcher les tiges des arbres, on a soin d'entrelacer leurs racines avec précaution, & de garnir les principaux vides de tiges avec des bouchons de paille, & ceux des racines avec de la mousse enveloppée de paille. Si les arbres doivent rester long-tems en route, on observe de plus de les couvrir de bruyere, sur laquelle on étend une toile attachée avec des cordes assujetties à la voiture. A l’égard des arbres précieux & difficiles à reprendre, on commence par couper leurs feuilles avant que de les arranger par lits dans des caisses avec de la mousse,