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dans le milieu des plates-bandes entre les rangées de bled.

Mais l'agriculteur anglois ne prétend pas qu'on donne tous les labours avec cette charrue. Il ne bannit point la charrue ordinaire ; il en approuve même l’usage pour les labours d'été : il recommande aussi l’usage d'une autre espèce de charrue à un coutre qui n'a point de roues, & qui est plus légère que la charrue commune. Il la nomme la houe à chevaux, parce que cet instrument doit faire un labour assez semblable à celui qu'on fait à bras d'homme : nous la nommerons la charrue légère. C'est principalement avec cette houe qu'il laboure les plates-bandes, ou qu'il cultive les plantes pendant qu'elles sont en terre.

Pour bien exécuter ces labours, il faut que la charrue soit légère & maniable, qu'elle puisse approcher aussi près qu'on veut des plantes, & qu'on soit maître de faire prendre au soc une autre direction que celle des chevaux : C'est pour remplir ces intentions que Tull a supprimé les roues ; & effectivement on sait qu'en Provence les laboureurs font aller leurs charrues qui n'ont point non plus de roues, sous les oliviers, quoiqu'ils soient trop bas pour que les chevaux puissent passer dessous.

Mais ces charrues de Provence ne font qu'égratigner la terre, au lieu que l'intention de l'agriculteur anglois est que sa charrue la laboure. C'est pourquoi il l’a artistement construite de façon que quand le cheval marche suivant la ligne A B (Pl. II, fig. 20), le coutre suive une ligne parallèle, mais plus ou moins éloignée de A B, telle que C D, E F, ou G H, I K. (Voyez Animaux propres au labour.)

LABYRINTHE ; bosquet formé d'allées étroites qui se croisent si artistement, que, lorsqu'on y est engagé, on trouve difficilement la route unique pour en sortir.

LAITERIE ; c'est, dans la campagne, un lieu à rez-de-chaussée, où l'on serre le lait & tout ce qui sert au laitage, & où l'on fait le fromage & le beurre. (Voyez pl. XXXII & son explication, & quant au plan, pl. XXXIX, fig. 4).

LAMBOURDE ; on entend par ce mot, dans le jardinage, une branche longuette de la grosseur d'un fétu, plus commune sur les arbres de fruit à pépin que sur ceux à noyau. Elle est placée sur les côtés comme un dard, & a des yeux plus gros & plus serrés que ceux des branches à bois. Les boutons à fruits naissent sur les lambourdes.



LANDE ; on donne ce nom à une grande étendue de terre uniquement couverte de bruyères, de genêts, de broussailles.

LARDER ; en terme de jardinage, c'est fourrer avec la main du crottin chanci dans l’intérieur d'une couche à champignons, à travers l’enduit de terreau ; en sorte que toute la couche en soit garnie ; on rebouche les trous à mesures afin que l’air n'y entre pas.

LATÉRALES ; branches. On donne ce nom aux branches & aux bourgeons qui, au lieu de pousser droit en montant, croissent & s'étendent sur les côtés.

LAVURE ; eau qui a servi à laver la vaisselle. Cette eau est très-convenable à la végétation, & c'est un des meilleurs engrais quand on l’a laissé fermenter. Cependant il faut être d'autant plus circonspect dans l'usage qu'on fait de cette eau, qu'elle est, comme l'on sait, brûlante, à raison des sels & des sucs qu'elle contient.

J’ai vu, dit Schabol, un figuier placé dans une encoignure d'une cour exposée au levant & au midi. Il pouvoit alors avoir deux pouces & demi de tour. En moins de six ans, cet arbre s'éleva à la hauteur du toit de la maison, & grossit de quatre pouces. Ses fruits étoient aussi excellens que nombreux. Ses racines avoient percé les joints des pierres des fondations & s'étendoient à trente pieds sous le pavé de la cuisine, plus bas de deux pieds que celui de la cour. En les suivant, on s'apperçut qu'elles remplissoient le puisard destiné à en recevoir les eaux. Cette pousse prompte & extraordinaire doit moins s'attribuer à la position du figuier le long d'un mur, qu'à l’eau du puisard ou ses racines s'étendoient.

LÉGUMES ; on donne ce nom aux petits fruits verds qui viennent dans des gousses, comme pois, fèves ; on le donne aussi à toutes sortes d'herbes, plantes & racines cultivées dans le potager, & bonnes à manger.

Le jardinier légumier, légumiste, ou maraîcher, est celui qui se consacre uniquement à cultiver les légumes.

LÈPRE ; maladie des arbres, qu'on nomme aussi le meûnier ou le blanc. Elle attaque principalement le pêcher. Elle se manifeste par une espèce de duvet blanchâtre qui enveloppe les feuilles du bourgeon en juin ou juillet. Il faut enlever le bourgeon couvert de lèpre, sinon l’effet seroit mortel & contagieux pour les autres bourgeons : on arrête ces bourgeons à trois ou quatre