Page:Duvernet - Les dévotions de Mme de Bethzamooth ; La retraite de la marquise de Montcornillon, 1913.djvu/80

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
66
LES DÉVOTIONS DE Mme DE BETHZAMOOTH

— Ma dévotion, reprit Mme de Bethzamooth, est tout au moins aussi grande que celle de Ruth, de Thamar et de saint François. — Puisqu’il en est ainsi, préparons-nous au combat et au triomphe, par la lecture de l’Écriture sainte, mais sans aucune réflexion philosophique ; c’est dans ce livre sacré qu’en vingt endroits nous verrons les faibles résister aux forts et aux puissants. Un petit David qui, en gardant ses chèvres, se bat contre les ours et les lions, les terrasse, les tue et par modestie n’en parle pas ; qui ensuite, en présence de deux armées qui ont peur d’en venir aux mains, avec sa fronde et sa pierre, casse la tête au géant Goliath, lequel était bâtard : Vit Spurius erat, et de plus lequel avait son prépuce, ce qui déplaisait fort à Dieu.

— C’est aussi dans ce livre qu’on voit un Abraham qui n’était qu’un berger et qui, avec trois cents valets, met en fuite les nombreuses armées de quatre puissants rois ; un Samgar qui n’était pas plus grand que M. le marquis de Vaucluse et lequel avec un seul soc de charrue assomma six cents Philistins : Vomere percussit de Philistiim sexcentos viros (16). Je ne parlerai point de Samson qui en extermina mille avec une