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NOTES.

VISITE À L’HÔTEL DE CLUNY.

(Extrait du Journal des Anecdotes, 5e livraison, mars 1834.)
(V), page 113.

« Si vous êtes quelquefois fatigués des petites choses, des petites gens, des petits meubles, de la petite existence d’aujourd’hui, montez en voiture avant deux heures (par un temps de grande pluie très-probablement, car tout n’est pas si petit de nos jours), et dites au cocher : À l’hôtel de Cluny, rue des Mathurins-Saint-Jacques. C’est comme si vous disiez : Menez-moi dans le quatorzième siècle. Cet hôtel tout féodal fut bâti, ainsi que l’ancien couvent des Mathurins, sur une partie de l’emplacement des Thermes de Julien, dont il ne reste plus qu’une salle…… Le gothique sur le romain, le moyen âge sur l’antiquité, le présent sur le passé, et bientôt l’avenir sur nous ! Et puis, il y a des hommes qui portent la tête très-haute ! il faut qu’ils n’aient rien dedans. Quoi qu’il en soit, la grande porte de l’hôtel de Cluny est ouverte, la cour est déjà pleine de carrosses, entrez. Mais, avant de mettre le pied à terre, regardez en face, un peu à droite, cet escalier en tourelle, svelte et gracieux comme les pages et damoiselles qui n’y montent plus depuis si long-temps. Et vite, regardez sur votre gauche la façade latérale de l’hôtel avec les ogives de ses fenêtres et la dentelure de son toit. À présent, faites-vous descendre du même côté dans l’angle au fond de la cour. Là est l’escalier d’honneur. Arrivés au premier étage, frappez à la porte, ou plutôt entrouvrez la portière de tapisserie, et nommez-vous à la personne qui se tient dans la salle des gardes. Quelques secondes après, viendra le maître de la maison, et vous passerez avec lui dans la galerie, le salon, la chambre à coucher, la salle à manger et l’ora-