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NOTICE

que de quelques années la confection des autres parties, telles que la grande lucarne et la balustrade de gauche ; l’ancien couronnement en pierre de la porte d’entrée, démoli, il y a quinze ans, mais dont les dessins existent, et d’autres travaux où commence à percer le goût italien nouvellement introduit en France, et développé entièrement dans les peintures du sanctuaire ; (J) travaux complémentaires qui datent évidemment des premières années du xvie siècle ?

Les travaux d’art subsistant encore aujourd’hui et qui appartiennent exclusivement à la décoration architecturale de l’hôtel[1], ne forment évidemment

    place publique du Caire, et même de débris de monuments indiens et persans à Delhi, Ispahan, etc. (Voir la note F.) Nous ferons seulement remarquer l’élégance et la variété des ornements sculptés sur place, tant dans les dais ou clochetons que sur les corniches destinées à servir d’appui aux statues. Cette variété devait tenir à ce que chaque sculpteur n’avait à suivre, sur une dimension donnée, que ses propres inspirations, souvent bizarres, ainsi qu’on le voit dans le profil d’une des corniches où trois lapins sont disposés de manière à paraître avoir chacun deux oreilles, bien qu’on n’en compte que trois pour le groupe.

    C’est une de ces inspirations, moins puériles sans doute que celle-ci, qui coûta la vie à un apprenti du sculpteur peintre-verrier Alexandre de Berneval, chargé vers 1340, sous l’occupation anglaise, de l’exécution des roses de l’église de Saint-Ouen à Rouen. Le maître, furieux d’avoir été surpassé dans le travail de sa belle rose du côté du nord, assassina son élève, et fut pendu comme homme, puis honorablement inhumé comme artiste dans cette même église, côte à côte de sa victime.

  1. Le beau couronnement en pierre de la porte d’entrée de l’hôtel, où il ne reste qu’un bandeau qui peut donner l’idée de son style, a été démoli, il y a environ quinze ans, pour la sûreté des passants, et peut-être un peu aussi pour l’agrément du propriétaire.