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ii. — les établissements généraux.

La boulangerie. — Maison Scipion Sardini. — Vieux bâtiments. — Minoterie à l’anglaise. — Silos en fer. — Procédé Mége-Mouriès. — Le fournil. — Pétrins à la mécanique. — 25 000 kilogrammes de pain par jour. — La paneterie. — Kakerlaks. — La Pharmacie centrale. — Hôtel de Nesmond. — Droguerie. — L’armoire de Locuste. — Flore officinale. — Alexipharmaques. — Le laboratoire. — La filature des indigents. — Souvenir de madame de Maintenon. — 600 fileuses. — Distribuées dans les hospices. — Le magasin central. — Fournitures par adjudication. — Magasins spéciaux. — Vestiaires. — Ateliers. — Charpie. — 144 000 mètres de bandes. — Salle des modèles.


En personne avisée, l’Assistance publique possède des établissements de service général où elle confectionne, où elle emmagasine les objets dont elle a besoin pour ses consommations journalières. De cette façon, elle supprime autant que possible les intermédiaires, toujours onéreux, et elle est certaine de la sincérité des produits qu’elle emploie. C’est pour parvenir à ce double but qu’elle a une cave, une boucherie, une boulangerie, une pharmacie et un magasin central. La cave est située à l’Entrepôt des vins et liquides[1], la boucherie fait partie de l’ancien abattoir de Villejuif.

La boulangerie occupe, près de la rue du Fer-à-Moulin, la maison que Scipion Sardini, un riche traitant italien, s’était fait bâtir, sous le règne de Henri III, hors de l’enceinte de la ville. Dès l’année 1612, cet hôtel assez vaste entre dans le système hospitalier parisien, car on y établit un dépôt de mendicité ; en 1622, on le consacre aux vieillards infirmes ; en 1636, on y installe des pestiférés ; en 1656, Louis XIV l’adjoint comme boulangerie à l’hôpital général, ce qui n’empêche pas qu’en 1663 on y donne asile à des femmes indigentes et à des filles-mères. En 1675, on le rend à sa destination primitive, tout en y ajoutant un abattoir et une fabrique

  1. Voy. t. II, chap. vii.