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cherches qui, entre leurs mains, sont les organes du salut commun. On comprend leur irritation, car tout en les désarmant on exige d’eux qu’ils remplissent leur devoir avec autant d’exactitude et de sagacité qu’autrefois, sans penser même que le seul et constant accroissement de la population de Paris rend chaque jour leur tâche plus difficile.

Dans l’étude sur les Voitures publiques[1], j’ai parlé en détail du dépot, vastes docks où l’on garde pendant un an et un jour les objets trouvés dans les rues, dans les fiacres, les omnibus, les wagons, les garnis, les théâtres, les cabarets et les cafés. Ce pandémonium où tout se côtoie, le collier de perles oublié dans une loge d’opéra et le vieux parapluie laissé contre une table de restaurateur, donne de précieux renseignements, lorsqu’on sait l’interroger avec méthode. Bien des objets qu’on croit perdus ont été volés, et bien des objets qu’on croit volés ont été perdus, Aussi, dès qu’une déclaration de vol est transmise à la préfecture, on vérifie au dépôt, et souvent on y retrouve l’objet signalé ; de même, lorsqu’on vient réclamer un objet égaré, si on ne le rencontre pas au dépôt et si les circonstances recueillies donnent lieu à quelques doutes, on commence une enquête, et bien souvent encore on arrive à la constatation d’un vol, constatation qui permet de suivre régulièrement l’affaire et, fréquemment, de livrer des coupables à la justice.

Pour ne point trop s’égarer dans ces dédales du crime, où la diversité des espèces et la quantité des individus créent des difficultés qui parfois semblent insurmontables, il faut connaître d’une manière absolument précise les antécédents de tous les malfaiteurs. C’est à quoi la préfecture de police parvient, grâce à

  1. Voir t. I, chap. III.