Page:Du Camp - Paris, tome 1.djvu/364

Cette page a été validée par deux contributeurs.

NUMÉRO 5


Traduction du procès-verbal des ministres plénipotentiaires à Rastadt, sur les événements des 9 et 10 floréal an VII (28 et 29 avril 1799).


Le plénipotentiaire impérial étant rappelé de Rastadt, et ayant quitté cette ville le 13 du mois dernier, la députation de l’empire déclara, dans sa séance du 25, qu’elle était suspendue, et notifia à la légation française les motifs de cette déclaration. Les ministres de France déclarèrent aussi, le 25, qu’ils allaient se retirer dans trois jours.

Dans la soirée du même jour, le courrier de la légation française, muni d’un passe-port et de sa plaque, chargé de dépêches pour Strasbourg, fut arrêté sur sa route à Seltz, entre le village de Plittesdorf et Rastadt, par des hussards autrichiens, et conduit au quartier général du colonel impérial Barbatzy, à Gernsbach, après avoir été dépouillé de ses papiers. Sur la réquisition de la légation française, l’envoyé directorial de Mayence, au nom de tous les membres de la députation, interposa ses bons offices, de même que la légation prussienne, « pour que, suivant les principes universels du droit des gens, le courrier arrêté fût relâché avec ses dépêches, et que la sûreté de la correspondance de la mission française, dans le court espace de trois jours fixé pour son départ, ne fût point troublée. »

La lettre du ministre mayençais fut envoyée encore dans la nuit à Gernsbach par un courrier, qui revint avec une courte réponse du colonel Barbatzy, portant qu’il avait rendu compte à ses supérieurs de l’arrestation du courrier, et qu’il ne pouvait se prêter aux vœux de la députation qu’après avoir reçu des ordres. La lettre de la légation prussienne fut envoyée, le 25, à cinq heures du matin, par M. le comte de Bernstorf, conseiller de la légation, avec l’injonction d’en appuyer verbalement le contenu. La légation française s’étant d’ailleurs adressée particulièrement au baron d’Edelsheim, ministre d’État de Bade, pour réclamer la protection du margrave, ce ministre jugea convenable d’accompagner M. de Bernstorf, et de faire, près du colonel Barbatzy, toutes les représentations analogues aux circonstances. La réponse verbale du colonel fut qu’il transmettrait ces représentations à ses supérieurs, de même que la lettre de la légation prussienne, et qu’il ferait connaître le résultat le plus tôt possible ; mais que jusque-là il ne pouvait s’expliquer en aucune