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nombre de 647, qui ont fait 238 244 journées. Les recettes se sont élevées au total de 20 772 262 fr. 72 c., ce qui donne une moyenne quotidienne de 87 fr. 07 c. par voiture. Les voyages dans Paris représentent un parcours de 22 234 036 kilomètres ; 111 035 901 voyageurs ont été transportés, dont 64 287 182 dans l’intérieur, et 46 748 719 sur l’impériale ; de ce nombre 17 710 146 ont pris des correspondances. Ces chiffres sont fort importants, mais ils n’atteignent cependant pas encore ceux de 1869, qui accusent 116 778 756 voyageurs. La cavalerie, qui, au 31 décembre 1873, était de 8 371 chevaux, équivalant à une valeur de 923 fr. 42 c. par tête, a été moins éprouvée que celle de la Compagnie des petites voitures en 1870-1871 ; l’entreprise générale des omnibus paraît s’en être tirée à bon compte : elle n’a livré que 1 017 animaux aux boucheries municipales, et possédait encore 6 992 chevaux au 31 décembre 1870. En revanche, elle a cédé au gouvernement de la Défense nationale 29 750 quintaux d’avoine, qui ont servi, en grande partie, à la fabrication du pain pendant les deux derniers mois du siège. L’entreprise expérimente avec succès, dans son dépôt de la rue Monge, pour conserver ses avoines à l’abri de toute avarie, des silos en fer analogues à ceux auxquels la boulangerie Scipion a confié la conservation de ses blés[1]. Les fiacres, les omnibus, les larges et spacieuses voitures qui font route sur rails de fer entre le Louvre et Sèvres, n’ont pas paru suffire aux multiples besoins de la circulation parisienne[2] ; une délibération du Conseil municipal a décidé que dix-neuf lignes de tramways seraient créées et mettraient ainsi au service de la population des moyens de locomotion faciles, rapides et peu coûteux[3].

  1. Voir t. II, ch. vii.
  2. Un arrêté préfectoral en date du 16 mars 1874 autorise l’entreprise générale des omnibus à prolonger la voie ferrée depuis le Louvre jusqu’à Vincennes.
  3. Ces dix-neuf lignes, qui ne sont actuellement (janvier 1875) qu’à l’état de projet ou d’étude, doivent embrasser le trajet : 1o de Pantin au Château-d’Eau ; 2o d’Aubervilliers au Château-d’Eau ; 3o de Saint-Denis au boulevard de la Chapelle ; 4o de Saint-Denis au boulevard Clichy ; 5o de Saint-Ouen au boulevard Clichy ; 6o de Gennevilliers au boulevard Clichy ; 7o de Levallois-Perret à l’église Saint-Augustin ; 8o de Neuilly à l’église Saint-Augustin ; 9o de la place de l’Étoile à la Villette ; 10o de la Villette à la place du Trône ; 11o de la place du Trône à la barrière d’Italie ; 12o de la rue de Lyon à la gare Montparnasse ; 13o de la gare Montparnasse à la place de l’Étoile ; 14o de Montreuil à la place du Trône ; 15o de Clamart à Saint-Germain-des-Prés ; 16o de Fontenay-aux-Roses à Saint-Germain-des-Prés ; 17o de Villejuif au Collège de France ; 18o de Vitry-Ivry au Collège de France et au pont d’Austerlitz ; 19o de Charenton à la Bastille. Toutes ces lignes de tramways sont distribuées de manière à correspondre avec les lignes d’omnibus qui desservent les différents quartiers de Paris.