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sentations pour la naturalisation de Chahin. Serait-ce donc à Londres que Menabrea aurait obtenu ou croirait avoir obtenu quelque chose ? Dès le commencement, je vous ai écrit que Menabrea serait très ardent dans les affaires de Tunis et il est bien important de savoir si les dispositions actuelles de l’Angleterre sont ce qu’étaient celles de Salisbury. Tout me porte à le croire, mais il serait bon d’en être sûr.

[Affaire d’Assab. Départ de M. de Noailles pour Sorrente.]


205.

M. de Saint-Vallier, Ambassadeur de France à Berlin, à M. de Freycinet, Ministre des Affaires étrangères.

T.
Berlin, 10 juillet 1880, 6 h. 10 soir.
(Reçu : 9 heures soir.)

M. Odo Russell après être venu m’en parler a transmis aujourd’hui au Gouvernement allemand deux propositions du Cabinet anglais dont le prince de Hohenlohe vient de m’entretenir.

La première est relative à l’idée d’une démonstration navale combinée à Dulcigno dans trois semaines, si d’ici là la Turquie n’a pas rempli ses engagements pour le Monténégro[1]. Afin de répondre au désir de l’Angleterre et de l’Autriche, le Cabinet de Berlin associera volontiers son action près de la Porte à celle des autres Cabinets, et il enverra un navire de guerre pour représenter son pavillon, si toutes les autres Puissances le font ; mais il désire connaître les intentions de la France et me prie de vous les demander.

La seconde proposition anglaise a pour objet d’offrir les bons offices des Puissances pour concilier les difficultés entre la Russie et la Chine. La dépêche de Lord Granville dit que la France a déjà accepté de se joindre à l’Angleterre et que la Russie se montre reconnaissante et remercie.

Dans ces conditions le prince de Hohenlohe ne voit pas d’objection pour l’Allemagne à prêter ses bons offices ; toutefois, il ne veut pas répondre à l’Angleterre avant de savoir votre manière de voir.

  1. Voir ci-dessus nos 199 et 201.