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LIVRE V.


CHAPITRE PREMIER.


ARISTOTE.

Aristote de Stagire était fils de Nicomaque et de Phestias. Hermippus dit, dans le traité qu’il lui a consacré, que son père, l’un des descendants de Nicomaque, fils de Machaon et petit-fils d’Esculape, vivait à la cour d’Amyntas, roi de Macédoine, dont il était en même temps le médecin et l’ami. Timothée dit, dans les Vies, qu’Aristote, le plus illustre des disciples de Platon, avait la voix faible, les jambes grêles et les yeux petits ; qu’il était toujours vêtu avec recherche, portait des anneaux et se rasait la barbe. Il ajoute qu’il eut d’Herpyllis, sa concubine, un fils nommé Nicomaque.

Il n’attendit pas la mort de Platon pour le quitter ; aussi Platon disait-il de lui qu’Aristote l’avait traité comme les poulains qui, à peine nés, ruent contre leur mère. Hermippus rapporte, dans les Vies, que pendant une absence d’Aristote, retenu auprès de Philippe par une mission dont l’avaient chargé les Athéniens, Xénocrate prit la direction de l’Académie, et qu’Aristote, trouvant à son retour l’école occupée par un autre, adopta dans le Lycée une galerie où il allait discourir en se promenant avec ses disciples, jusqu’à l’heure où l’on se parfumait. C’est de là, suivant Hermippus, que lui vint le surnom de péripatéticien ; d’autres prétendent qu’on le surnomma ainsi