y en a eu un grand nombre d’éditions, tant en Italie qu’en Allemagne, & en Pologne ; & qu’on a corrigé dans ceux qui sont imprimés à Venise, quantité de choses qui sont contre les Chrétiens. Les exemplaires manuscrits n’en sont pas fort communs chez les Juifs ; cependant il y a un assez grand nombre de manuscrits dans la bibliotheque de Sorbonne à Paris. Buxtorf, in biblioth. rabbin. (G)
MACHE, s. f. (Hist. nat. Bot.) valerianella, genre de plante à fleur monopétale, en forme d’entonnoir, profondément découpée, & soutenue par un calice qui devient dans la suite un fruit qui ne contient qu’une seule semence, mais dont la figure varie dans différentes especes. Quelquefois il ressemble au fer d’une lance, & il est composé de deux parties, dont l’une ou l’autre contient une semence ; d’autres fois il est ovoïde, il a un ombilic & trois pointes, ou la semence de ce fruit a un ombilic en forme de bassin, ou ce fruit est allongé de substance fongeuse. Il a la forme d’un croissant, & il renferme une semence à peu près cylindrique ; ou enfin ce fruit est terminé par trois crochets, & il contient une semence courbe. Tournefort, inst. rei herb. voyez Plante.
C’est une des dix especes du genre de plante que les Botanistes nomment valérianelle. Voyez Valérianelle.
La mache est la varianella arvensis, præcox, humilis, semine compresso de Tournefort, J. R. H. 132. Valerianella campestris, inodora, major de C. B. P. 165. Raii hist. 392.
Sa racine est menue, fibreuse, blanche, annuelle, d’un goût un peu doux, & presque insipide. Elle pousse une tige à la hauteur d’environ un demi-pié, foible, ronde, courbée souvent vers la terre, cannelée, creuse, nouée, rameuse, se subdivisant ordinairement en deux branches à chaque nœud, & ces dernieres en plusieurs rameaux. Ses feuilles sont oblongues, assez épaisses, molles, tendres, délicates, conjuguées ou opposées deux à deux, de couleur herbeuse, ou d’un verd-pâle, les unes entieres, sans queue, & les autres crenelées, d’un goût douçâtre.
Ses fleurs sont ramassées en bouquets, ou en maniere de parasol, formées en tuyau évasé, & découpé en cinq parties ; elles sont assez jolies, mais sans odeur. Lorsque ces fleurs sont tombées, il leur succede des fruits arrondis, un peu applatis, ridés, blanchâtres, lesquels tombent avant la parfaite maturité. Cette plante croît presque par-tout dans les champs, parmi les blés. On la cultive dans les jardins pour en manger les jeunes feuilles en salade. (D. J.)
Mache, (Diete & Mat. méd.) poule grasse, doucette, salade de chanoine. La mâche est communément regardée comme fort analogue à la laitue. Elle en differe pourtant en ce que son parenchyme est plus serré & plus ferme, lors même qu’il est aussi renflé & aussi ramolli, qu’il est possible, par la culture & par l’arrosement ; cette différence est essentielle dans l’usage le plus ordinaire de l’une & de l’autre plante, c’est-à-dire lorsqu’on les mange en salade. La texture plus solide de la mâche, la rend moins facile à digérer ; & dans le fait la mâche ainsi mangée, est indigeste pour beaucoup de sujets.
L’extrait de ces deux plantes, c’est-à-dire la partie qu’elles fournissent aux décoctions, peut être beaucoup plus identique, & on peut les employer ensemble, ou l’une pour l’autre, dans les bouillons de veau & de poulet que l’on veut rendre plus adoucissans, plus tempérans, plus rafraîchissans par l’addition des plantes douées de ces vertus, & entre lesquelles la mâche doit être placée. Voyez Rafraichissans. (b)
MACHÉCHOU, ou MACHÉCOL, (Géog.) petite ville de France en Bretagne, diocèse & recette de Nantes, chef-lieu du duché de Retz, sur la petite riviere de Tenu, à 8 lieues de Nantes. Long. 15. 48. lat. 47. 2. (D. J.)
MACHEFER, s. m. (Arts.) c’est ainsi qu’on nomme une substance demi-vitrifiée, ou même une espece de scorie, qui se forme sur la forge des Maréchaux, des Serruriers, & de tous les Ouvriers qui travaillent le fer. Cette substance est d’une forme irréguliere, elle est dure, légere & spongieuse. Les Chimistes n’ont point encore examiné la nature du mâche-fer, cependant il y a lieu de présumer que c’est une masse produite par une fusion, occasionnée par la combinaison qui se fait dans le feu, des cendres du charbon avec une portion de fer, qui contribue à leur donner de la fusibilité.
Ce n’est pas seulement dans les forges des ouvriers en fer qu’il se produit du mâche-fer. Il s’en forme aussi dans les endroits des forêts où l’on fait du charbon de bois. Ce mâche-fer doit sa formation à la vitrification qui se fait des cendres avec une portion de sable, & avec la portion de fer contenue, comme on sait, dans toutes les cendres des végétaux.
Mache-fer, (Med.) en latin scoria ferri, & recrementum ferri. On en conseille l’usage en Médecine pour les pâles-couleurs, après l’avoir pulvérisé subtilement, lavé plusieurs fois, & finalement fait sécher. Mais il est inutile de prendre tant de peines, car la simple rouille du fer est infiniment préférable au mâche-fer, qu’il est si difficile de purifier après bien des soins, que le meilleur parti est d’en abandonner l’usage aux Taillandiers. (D. J.)
MACHELIERES, adj. en Anatomie, se dit des dents molaires. Voyez Molaire.
MACHÆRA, s. f. (Hist. anc.) machere, arme offensive des anciens. C’étoit l’épée espagnole que l’infanterie légionnaire des Romains portoit, & qui la rendit si redoutable, quand il falloit combattre de près ; c’étoit une espece de sabre court & renforcé, qui frappoit d’estoc & de taille, & faisoit de terribles exécutions. Tite-Live raconte que les Macédoniens, peuples d’ailleurs si aguerris, ne purent voir sans une extrême surprise, les blessures énormes que les Romains faisoient avec cette arme. Ce n’étoient rien moins que des bras & des têtes coupées d’un seul coup de tranchant ; des têtes à demi-fendues, & des hommes éventrés d’un coup de pointe. Les meilleures armes offensives n’y résistoient pas ; elles coupoient & perçoient les casques & les cuirasses à l’épreuve : on ne doit point après cela s’étonner si les batailles des anciens étoient si sanglantes. (G)
MACHERA, (Hist. nat.) pierre fabuleuse dont parle Plutarque dans son traité des fleuves. Il dit qu’elle se trouvoit en Phrygie sur le mont Berecinthus ; qu’elle ressembloit à du fer, & que celui qui la trouvoit au tems de la célébration des mysteres de la mere des dieux, devenoit fou & furieux. Voyez Boetius de Boot. de lapidib.
MACHEMOURE, s. f. (Marine.) On donne ce nom aux plus petits morceaux qui viennent du biscuit écrasé ou égrené. Lorsque les morceaux de biscuits sont de la grosseur d’une noisette, ils ne sont pas réputés machemoure, & les équipages doivent le recevoir comme faisant partie de leur ration, suivant l’ordonnance de 1689. liv. X. tit. III. art. 15. (Z)
MACHER, v. act. (Gram.) c’est briser & moudre un tems convenable les alimens sous les dents. Plus les alimens sont mâchés, moins ils donnent de travail à l’estomac. On ne peut trop recommander de mâcher, c’est un moyen sûr de prévenir plusieurs maladies, mais difficile à pratiquer. Il n’y a peut-être aucune habitude plus forte que celle de manger