que sa plus grande étendue apparente, & c’est aux années 1686, 1687, a été de 90, 95, & jusqu’à 100 ou 103 degrés de longueur, & de plus de 20 de largeur.
Je n’ai jamais pu me convaincre, dit M. de Mairan, d’aucun mouvement propre dans la lumiere zodiacale, & je ne trouve pas que M. Cassini lui en ait attribué d’autre que celui qu’elle doit avoir ou paroît avoir en qualité de compagne ou d’atmosphere du soleil. « Elle paroît, dit-il, s’avancer peu-à peu d’occident en orient, & parcourir les signes du zodiaque par un mouvement à-peu-près égal à celui du soleil ». Ce fut d’abord une des principales raisons qu’il apporta pour prouver que le sujet de cette lumiere n’étoit pas dans la sphere élémentaire.
Voilà un précis de ce que M. de Mairan nous a donné sur la lumiere zodiacale, qu’il attribue à une atmosphere répandue autour du soleil. On peut voir dans l’ouvrage dont nous venons d’extraire ce qui précede, les raisons sur lesquelles M. de Mairan se fonde pour attribuer à cette atmosphere la lumiere zodiacale, raisons trop mêlées de géométrique, & qui demandent un trop grand détail pour pouvoir être insérées ici. Voyez aussi l’article Aurore boréale.
Lumiere, (Artillerie.) La lumiere d’un canon, d’un mortier, ou d’une autre arme à feu, est un trou proche la culasse qui communique avec l’ame de la piece par où on met l’amorce pour faire prendre feu à sa charge. Voyez Canon & Mortier.
La lumiere des pieces de canon, mortiers & pierriers, doit, suivant l’ordonnance du 7 Octobre 1732, être percée dans le milieu d’une masse de cuivre rouge pure rozette, bien corroyée, & elle doit avoir la figure d’un cone tronqué renversé ; cette masse sert à conserver la lumiere, parce qu’elle resiste davantage à l’effort de la poudre que le métal ordinaire du canon.
Dans les pieces de 12 le canal de la lumiere aboutit à 8 lignes du fond de l’ame ; dans celles de 8, à 7 lignes ; & dans celles de 4, à 6 lignes. Ce canal va un peu en biaisant de la partie supérieure de la piece à l’intérieur de l’ame : en sorte qu’il fait à-peu-près un angle de 100 degrés avec la partie intérieure de la piece vers la volée.
Dans les pieces de 24 & de 16, où y a de petites chambres, elles ont deux pouces 6 lignes de longueur dans les premieres, & un pouce 6 lignes de diametre ; dans les secondes, elles ont un pouce 19 lignes de longueur, & un pouce de diametre ou de calibre. La lumiere aboutit à 9 lignes du fond de ces petites chambres dans les pieces de 24, & à 8 lignes dans les pieces de 16.
Ces petites chambres n’étant point sphériques, mais cylindriques, elles ne sont pas propres à retenir des parties de feu comme les sphériques dont on a parlé à l’article du Canon. Ainsi elles n’ont pas l’inconvénient de ces chambres qui conservoient du feu qui a causé différens accidens. Voyez Chambre.
Il a été proposé autrefois différentes inventions pour diminuer l’action de la poudre sur le canal de la lumiere ; mais comme elles n’étoient pas sans inconvénient, on a conservé l’ancienne maniere, qui consiste à percer le canal de la lumiere comme on vient de l’expliquer.
On a montré dans nos Planches de Fortification la disposition du canal de la lumiere c d dans une piece de 24. La masse de cuivre rouge dans laquelle elle est percée, est marquée par une hachure particuliere qui sert à la faire distinguer du métal de la piece.
Lumiere, terme à l’usage de ceux qui travaillent l’ardoise. Voyez l’article Ardoise.
Lumiere, terme d’Arquebusier, c’est le petit trou qui est fait dans le côté droit du canon à un pouce de
la culasse qui communique dans le bassinet, & qui sert pour faire passer la flamme de l’amorce dans le canon de fusil, & pour enflammer la poudre qui est dedans.
Lumiere, (Peinture.) Par ce terme l’on n’entend point en Peinture la lumiere en elle-même, mais l’imitation de ses effets représentés dans un tableau : on dit, voilà une lumiere bien entendue, une belle intelligence de lumiere, une belle distribution, une belle économie de lumiere, un coup hardi de lumiere, &c.
Il y a lumiere naturelle & lumiere artificielle. La lumiere naturelle est celle qui est produite par le soleil lorsqu’il n’est point caché par des nuages, ou celle du jour lorsqu’il en est caché ; & la lumiere artificielle est celle que produit tout corps enflammé, tel qu’un feu de bois, de paille, un flambeau, &c. On appelle lumiere directe, soit qu’elle soit naturelle ou artificielle, celle qui est portée sans interruption sur les objets & lumiere de reflet, celle qui renvoie en sens contraire les objets éclairés sur le côté ombré de ceux qui les entourent, voyez Reflet. Il ne faut qu’une lumiere principale dans un tableau ; & que celles qu’on pourroit y introduire par une porte, par une lucarne, ou à l’aide d’un flambeau, &c. qu’on appelle accidentelle, lui soient subordonnées en étendue & en vivacité. Il faut que les objets éclairés participent à la nature des corps lumineux qui les éclairent, c’est-à-dire qu’ils soient plus colorés si c’est un flambeau que si c’est le soleil ; & plus colorés si c’est le soleil que si c’est le jour qui les éclaire, &c. On doit observer que ces lumieres colorent plus ou moins les objets, suivant les différentes heures du jour.
LUMIGNON, s. m. (Chandelier & Cirier.) sorte de fil d'étoupe de chanvre écru, dont les marchands épiciers-ciriers font les meches des flambeaux de poing & des torches.
LUMINAIRES, s. m. pl. luminaria, (Astronom.) nom qu'on donne comme par excellence au soleil & à la lune, à cause de leur éclat extraordinaire & de la grande quantité de lumiere qu'ils nous envoient. Ce mot se trouve employé dans le premier chapitre de la Genèse, où Moïse dit que Dieu fit deux grands luminaires, duo luminaria magna, le soleil pour présider au jour, & la lune pour présider à la nuit. Il faut cependant remarquer que le soleil brille de sa lumiere propre, au lieu que la lumiere de la lune est une lumiere empruntée du soleil ; & cette planete, qui est un corps dense & opaque, ne nous éclaire si fort que parce qu'elle est fort près de nous. De plus, la lune ne nous éclaire pas toutes les nuits, comme l'expérience journaliere le prouve ; & quand on dit que la lune préside à la nuit, c'est en prenant une partie pour le tout. (O)
LUMINEUX, EUSE, adj. (Phys.) qui a la propriété de rendre de la lumiere. Le soleil, la flamme d'une bougie, &c. sont des corps lumineux. Voyez Lumiere & Couleur. (O)
Lumineuse, pierre, (Hist. nat.) On rapporte que Henri II. roi de France, étant à Boulogne-sur-mer, un homme inconnu lui apporta une pierre qu'il disoit venir des Indes orientales ; elle avoit la propriété de répandre des éclairs si brillans, que les yeux des spectateurs avoient peine à en soutenir l'éclat. Voyez l'histoire du président de Thou, liv. VI. On ne peut décider si cet effet étoit dû à une pierre ou à une composition ; quoi qu'il en soit, les éphémérides des curieux de la nature nous apprennent qu'un nommé Jean Daniel Krafft fit voir à l'électeur de Brandebourg une substance renfermée dans une bouteille de verre scellée hermétiquement, qu'il nommoit le feu perpétuel ; ayant ouvert la phiole, il mit cette matiere sur du papier bleu ; & lorsque l'on eut ôté