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mode qu’elle n’étoit auparavant ; quelques impôts sur le charbon, & sur-tout l’ardeur & le zéle des citoyens, suffirent à ce travail, également immense & couteux ; bel exemple de ce que peuvent les hommes, dit M. de Voltaire, & qui rend croyable ce qu’on rapporte des anciennes villes de l’Asie & de l’Egypte, construites avec tant de célérité.

Londres se trouve bâtie dans la province de Middlesex, du côté septentrional de la Tamise, sur un côteau élevé, situé sur un fond de gravier, & par conséquent très-sain. La riviere y forme une espece de croissant ; la marée y monte pendant quatre heures, baisse pendant huit, & les vaisseaux de charge peuvent presque arriver jusqu’au pont de cette métropole ; ce qui est un avantage infini pour le prodigieux commerce qu’elle fait.

Son étendue de l’orient à l’occident, est au moins de huit milles ; mais sa plus grande largeur du septentrion au midi, n’a pas plus de deux milles & demi. Comme Londres est éloignée de la mer d’environ 60 milles, elle est à couvert dans cette situation de toute surprise de la part des flottes ennemies.

Sa distance est à 85 lieues S. E. de Dublin, 90 S. d’Edimbourg, 100 N. O. de Paris, 255 N. E. de Madrid, 282 N. O. de Rome, & 346 N. E. de Lisbonne, avec laquelle néanmoins elle a une poste reglée chaque semaine, par le moyen de ses pacquebots.

Par rapport à d’autres grandes villes, Londres est à 70 lieues N. O. d’Amsterdam, 170 S. O. de Copenhague, 240 O. de Vienne, 295 S. O. de Stockholm, 280 O. de Cracovie, 530 O. de Constantinople & de Moscow.

Long. suivant Flamstead & Cassini, 17. 26. 15. lat. 51. 31. La différence des méridiens entre Paris & Londres, ou pour mieux dire entre l’observatoire de Paris & de celui de Gresham, est de 2. 20. 45. dont Londres est plus à l’occident que Paris. (D. J.)

Londres, (Géog.) ville de l’Amérique méridionale dans le Tucuman, bâtie en 1555, par Tarita, gouverneur du Tucuman : le fondateur la nomma Londres, pour faire sa cour à la reine Marie d’Angleterre, fille d’Henri VIII. qui venoit d’épouser Philippe II. roi d’Espagne. Long. 313. 25. lat. mérid. 29. (D. J.)

LONDRINS, s. m. pl. (Comm.) draps de laine qui se fabriquent en France, & qu’on envoye au levant. Il y en a de deux sortes, qu’on distingue par des épithetes de premiers & de seconds. Ceux-là sont tout de laine sigovie, tant en trame qu’en chaîne ; la chaîne de 3000 fils, faites dans des tots de deux aunes, pour revenir du foulon larges d’une aune entre deux lisieres, & marquées au chef, londrins premiers. Ceux-ci sont de laine soria ou autre pour la chaîne, & de seconde sigovie pour la trame ; la chaîne de 2600 fils dans des rots au moins de deux aunes moins , pour revenir du foulon, larges d’une aune entre les lisieres. Voyez les regl. des Manufact.

LONG, adj. (Gram.) voyez Longueur.

Long, en Anatomie, nom d’un grand nombre de muscles, par opposition à ceux qui sont nommés courts. Voyez Court.

Le long extenseur de l’avant-bras. Voy. Anconé.

Le long radial externe. Voyez Radial.

Le long palmaire. Voyez Palmaire.

Le long extenseur du pouce de la main & du pié. Voyez Extenseur.

Le long supinateur. Voyez Supinateur.

Le long extenseur commun du pié ou orteils. Voyez Extenseur.

Le long peronier. Voyez Peronier.

Le long dorsal. Voyez Dorsal.

Le long fléchisseur commun des orteils. Voyez Perforant.

Le long du cou vient des parties latérales du corps des quatre à cinq vertebres supérieures du dos, & s’insere aux cinq à six vertebres inférieures du cou.

Long jointé, (Maréchal.) se dit du cheval qui a la jointure, c’est-à-dire, le paturon trop long. Chevaucher long. Voyez Chevaucher.

Un cheval long jointé n’est pas propre à la fatigue, parce qu’il a le paturon si pliant & si foible, que le boulet donne presque à terre.

Long, terme de Fauconnerie, on dit voler en long.

LONGANUS, (Géog. anc.) en grec, Λογγανὸς, ancien nom d’une riviere de Sicile. Polybe, liv. I. chap. ix. en parle, son nom moderne est Ruzzolino-Fiume. Elle prend sa source auprès de Castro-Réale. (D. J.)

LONG-CHAMP, (Géog.) en latin Longus-campus, abbaye royale de filles en France, située à 2 lieues de Paris. Elle fut fondée en 1260, par sainte Elisabeth, sœur de saint Louis, & cela se fit avec un appareil merveilleux ; car dans ce tems-là on n’étoit occupé que de choses de ce genre ; on ne connoissoit point encore les autres fondations vraiment utiles. (D. J.)

Longe, s. f. (Maréchal.) laniere de cuir ou de corde qu’on attache dans les maneges à la têtiere d’un cheval. Voyez Têtiere. Donner dans les longes ou cordes, se dit d’un cheval qui travaille entre deux piliers.

Longe d’un licou, est une corde ou une bande de cuir attachée à une têtiere, & arrêtée à la mangeoire, pour tenir la tête du cheval sujette.

Longe, on dit, en Fauconnerie, tirer à la longe, de l’oiseau qui vole pour revenir à celui qui le gouverne.

Longe cul, se dit en Fauconnerie d’une ficelle qu’on attache au pié de l’oiseau quand il n’est pas assuré.

LONGER, en terme de Guerre ; on dit longer la riviere, pour signifier qu’on peut aller librement le long de ses bords ou sur la riviere : c’est pourquoi l’on dit qu’il faut attaquer un poste ou se rendre maître d’un pont pour pouvoir longer la riviere, parce que ce pont ou ce poste empêche qu’on ne puisse naviger en sureté sur cette riviere & marcher le long de ses bords.

Longer un chemin, terme de Chasse, c’est quand une bête va d’assurance, ou qu’elle fuit, on dit la bête longe le chemin ; & quand elle retourne sur ses voies, cela s’appelle ruse & retour.

LONGFORD, (Géog.) petite ville d’Irlande, dans la province de Leinster, au comté de Longford, canton de 27 milles d’étendue, large de 16, & qu’on divise en six baronies. Son chef-lieu est la ville dont nous parlons, située sur la riviere de Camlin, à 5 mille O. de S. John’s-Town, & à 6 milles d’Ardagh. Long. 9. 50. lat. 53. 38. (D. J.)

LONGIMÉTRIE, s. f. (Géom.) c’est l’art de mesurer les longueurs, soit accessibles, comme les routes, soit inaccessibles, comme les bras de mer. Voyez Mesure, &c.

La longimétrie est une partie de la trigonométrie, & une dépendance de la Géométrie, de même que l’altimétrie, la planimétrie, la stéréométrie, &c. Voyez l’article de la Longimétrie, aux articles où l’on parle des instrumens qui servent à la résolution des problèmes particuliers à cette science, consultez sur-tout les articles Planchette, Chaine, &c.

On appelle aussi longimétrie cette partie de la Géométrie élémentaire qui traite des propriété des lignes droites ou circulaires. Voyez Géométrie, Ligne, &c.