Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 9.djvu/304

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que, la plus grande latitude héliocentrique d’une planete est égale à l’inclinaison de l’orbite de cette planete avec l’écliptique. Cette latitude ou inclinaison à-peu-près constante à quelques petites altérations près, qui viennent de l’action des planetes les unes sur les autres. Voyez Newtonianisme, Lune, &c.

Quand on a dit ci-dessus que le soleil n’a point de latitude, cela ne doit pas s’entendre à la rigueur ; car si on suppose un plan fixe qui passe par le soleil & par la terre, lorsqu’elle est dans une position quelconque, & qu’on pourra appeller le plan de l’écliptique, le soleil, ou plutôt la terre, aura un mouvement en latitude par rapport à ce plan. Voyez l’article Ecliptique à la fin.

Pour trouver la latitude & la longitude d’une étoile. Voyez l’article Longitude.

Quand les planetes n’ont point de latitude, on dit qu’elles sont alors dans les nœuds de l’écliptique, ce qui veut dire dans l’intersection de leur orbite avec celle du soleil ; & c’est dans cette situation qu’elles peuvent souffrir des éclipses, ou être cachées par le soleil, ou bien passer sur son disque. Voyez Nœud & Eclipse.

Cercle de latitude, est un grand cercle quelconque, qui passe par les poles de l’écliptique.

Latitude septentrionale ascendante de la lune, se dit de la latitude de cet astre lorsqu’il va de son nœud ascendant vers sa limite septentrionale, ou sa plus grande élongation. Voyez Limite, Lune, &c.

Latitude septentrionale descendante, c’est celle qu’a la lune lorsqu’elle retourne de sa limite septentrionale à son nœud descendant.

Latitude méridionale descendante, c’est celle qu’a la lune, lorsqu’elle va de son nœud descendant à sa limite méridionale.

Enfin latitude méridionale ascendante, se dit de la lune, lorsqu’elle retourne de sa limite méridionale à son nœud ascendant.

Et les mêmes termes ont lieu à l’égard des autres planetes. Voyez Ascendant & Descendant.

Il y a dans les Transactions philosophiques quelques observations du docteur Halley, qui peuvent servir à prouver que les latitudes de quelques étoiles fixes s’alterent à la longue, en particulier celles de Polilicium, de Sirius, Arcturus, d’où quelques astronomes concluent qu’il en peut être de même des autres étoiles, quoique leurs variations puissent être moins remarquables, parce qu’on les suppose à une plus grande distance de nous.

Ce qu’on peut assurer en général, c’est que la latitude de la plûpart des étoiles fixes, ou leur distance écliptique, est sensiblement constante, au moins dans un certain nombre de siecles, sauf les petites irrégularités qui viennent, de la nutation de l’axe de la terre. Voyez Nutation & Ecliptique.

Parallaxe de latitude, voyez Parallaxe.

Réfraction de latitude, voyez Réfraction. Chambers. (O)

LATITUDINAIRE, s. m. f. du latin latus, large, ou latitudo, largeur, (Théol.) nom que les Théologiens donnent à une certaine espece de Tolérans, qui applanissent & facilitent extremement le chemin du ciel à tous les hommes, & qui ne veulent pas que la différence de sentimens en fait de religion soit une raison pour en exclure les sectaires même les moins soumis à l’Evangile. Le ministre Jurieu entr’autres étoit de ce nombre, comme il paroît par l’ouvrage que Bayle a publié contre lui sous le titre de janua cœlorum omnibus reserata ; la porte du ciel ouverte à tous. Voyez Adiaphoriste & Tolérance. (G)

LATIUM le, (Géog. anc.) c’est-à-dire le pays des Latins ; mais heureusement nous avons plus accoutumé nos yeux & nos oreilles au mot même qu’à

la périphrase. Le Latium est une contrée de l’ancienne Italie, située au levant du Tibre, & au midi du Teverone, aujourd’hui Anio.

Ovide nous dit d’après la Fable, que Saturne ayant été chassé du ciel par son fils Jupiter, se tint caché quelque tems dans cette contrée d’Italie, & que du mot latere, se cacher, étoit venu le nom de Latium, & celui de Latini, que prirent le pays & les habitans. Mais Varron aime mieux tirer l’origine du mot Latium, de ce que ce pays est en quelque façon caché entre les précipices des Alpes & de l’Apennin ; & quant aux Latins, ils dérivent leur nom du roi Latinus, que Virgile a ingénieusement supposé beau-pere d’Enée, pour lui faire jouer un grand rôle dans son Enéide.

Rien n’est plus obscur ni plus incertain que l’ancienne histoire du Latium, quoique Denis d’Halicarnasse ait fait tous ses efforts pour la débrouiller, & réduire les fables ainsi que les traditions populaires à des vérités historiques.

Strabon prétend que l’ancien Latium renfermoit un très-petit pays, qui s’accrut insensiblement par les premieres victoires de Rome contre ses voisins ; de sorte que de son tems le Latium comprenoit plusieurs peuples qui n’appartenoient point à l’ancien Latium, comme les Rutules, les Volsques, les Eques, les Herniques, les Aurunces ou Ausones, jusqu’à Sinuesse, c’est-à-dire une partie de la terre de Labour, jusqu’au couchant du golfe de Gaëte.

Il faut donc distinguer le Latium ancien du Latium nouveau ou augmenté. Les Rutules, les Volsques, les Eques, les Herniques, les Aurunces exclus de l’ancien Latium, sont compris dans le second ; & ni l’un ni l’autre Latium ne quadre exactement avec ce que nous appellons la campagne de Rome, quoi qu’en disent Ortelius & les modernes qui l’ont copié. L’ancien Latium est trop petit pour y répondre, & le second est trop grand, puisque le Liris aujourd’hui le Garillan, y naissoit & n’en sortoit point depuis ses sources jusqu’à son embouchure. On juge bien que dans l’Enéide il n’est question que de l’ancien Latium pris dans sa plus petite étendue. Virgile le surnomme Hesperium, mais Horace l’appelle ferox, féroce.

Il faut convenir que jamais épithete n’a mieux peint l’ancien Latium que celle d’Horace, s’il est vrai qu’autrefois on y sacrifioit tous les ans deux hommes à Saturne, & qu’on les précipitoit dans le Tibre de la même maniere que les Leucadiens précipitoient un criminel dans la mer. C’est Ovide qui nous rapporte cette tradition ; ensuite il ajoûte qu’Hercule ayant été témoin de ce sacrifice en passant par le Latium, n’en put soutenir la cruauté, & qu’il fit substituer des hommes de paille à de véritables hommes. (D. J.)

LATMICUS SINUS, (Géog. anc.) golfe de la mer Méditerranée sur la côte d’Asie, aux confins de l’Ionie & de la Carie ; on le nomme à présent le golfe de Palatchia. (D. J.)

LATMOS, (Géog. anc.) ancienne ville de l’Ionie dans l’Asie mineure. Elle fut du nombre de celles qui brisa ses chaînes lors de la défaite de Xercès par les Grecs sous les ordres de Miltiade ; mais Artémise, reine de Carie, s’en rendit maîtresse par un de ces stratagèmes que la politique autorise, & que l’honneur & la probité condamnent très justement. La mort de cette reine & les mauvais succès des Grecs dans l’Asie, fournirent à la ville de Latmos les moyens de recouvrer son ancienne liberté. Elle la maintint quelque tems par son courage, & ne la perdit une seconde fois, qu’en se laissant tromper par les artifices de Mausole. (D. J.)

Latmos ou Latmus, (Géog. anc.) montagne d’Asie, partie dans l’Ionie, & partie dans la Carie. Pomponius Mela, l. I. c. xvij, dit qu’elle étoit cé-