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à celles du kenkoo, & viennent une à une, alternativement opposées. Le nom japonois signifie toute plante parasite, & par excellence le gui. Kœmpfer n’en vit au Japon que dans un bois de melese, de la province de Mikowa. Aussi les païsans de ce canton l’appellent-ils gomi-maaz, c’est-à-dire gui de melese.

K U

KUBBÉ, s. m. (Hist. mod.) les Turcs nomment ainsi une tour ou un monument d’un travail léger & délicat, qu’ils élevent sur les tombeaux des visirs ou des grands-seigneurs. Les gens du commun n’ont que deux pierres placées debout, l’une à la tête & l’autre au pié. On grave le nom du défunt sur l’une de ces pierres, avec une petite priere. Pour un homme on met un turban au-dessus de la pierre, & pour une femme, on met quelqu’autre ornement. Voyez Cantemir, hist. ottomane.

KUBO-SAMA, (Hist. du Japon.) on écrit aussi CUBO-FAMA, nom de l’empereur, ou, comme s’exprime Kæmpfer, du monarque séculier de l’empire du Japon ; voyez ce que nous en avons dit à l’article du Japon ; & voyez aussi le mot Dairi, qui désigne l’empereur ecclésiastique héréditaire du royaume. (D. J.)

KUDACH, (Géogr.) forteresse de Pologne dans l’Ukraine, au palatinat de Kiovie, sur le Niéper, vers les frontieres de la petite Tartarie. Cette forteresse appartient aux Cosaques. Long. 53. 20. latit. 47. 58. (D. J.)

KUFSVEIN, (Géogr.) Zeyler dit KOPFSTEIN, petite ville avec un château pris par le duc de Baviere en 1703. Elle revint à la maison d’Autriche après la bataille d’Hochstet. Kuftein est sur l’Inn, à 20 lieues S. E. de Munich, 14 N. E. d’Inspruck. Long. 29. 46. lat. 47. 20. (D. J.)

KUGE, s. m. (Hist. mod.) ce mot signifie seigneur. Les prêtres japonois, tant ceux qui sont à la cour du Dairi que ceux qui sont répandus dans le reste du royaume, prennent ce titre fastueux. Ils ont un habillement particulier qui les distingue des laïques ; & cet habillement change suivant le poste qu’un prêtre occupe à la cour. Les dames de la cour du Dairi ont aussi un habit qui les distingue des femmes laïques.

KUHRIEM, s. m. (Hist. nat. Min.) c’est ainsi que l’on nomme dans les fonderies du Hartz une espece de mine de fer, assez peu chargée de ce métal, qui est jaune ou brune, & dans l’état d’une ochre ; on la joint à d’autres mines de fer plus riches, dont on a trouvé qu’elle facilitoit la fusion. (—)

KUL ou KOOL, s. m. (Hist. mod.) en turc, c’est proprement un domestique ou un esclave. Voyez Esclave.

Nous lisons dans Meninski que ce nom est commun à tous les soldats dans l’Empire ottoman ; mais qu’il est particulier à la garde du grand-seigneur & à l’infanterie. Les capitaines d’infanterie & les capitaines des gardes, s’appellent kûl zabitlers, & les gardes, kapu kûlleri, ou esclaves de cour. D’autres auteurs nous assurent que tous ceux qui ont quelques places qui les approchent du grand-seigneur, qui tiennent à la cour par quelqu’emploi, qui sont gagés par le sultan, en un mot, qui le servent de quelque façon que ce soit, prennent le titre de kûl ou kool, ou d’esclaves, & qu’il les éleve fort au-dessus de la qualité de sujets. Un kûl ou un esclave du grand-seigneur, a droit de maltraiter ceux qui ne font que ses domestiques ; mais un sujet qui maltraiteroit un kûl, seroit séverement puni. Les grands-visirs & les bachas ne dédaignent point de porter le nom de kûl. Les kûls sont entierement dévoués au caprice du sultan ; ils se tiennent pour fort heureux, s’il leur arrive d’être étranglés ou de mourir par ses ordres ; c’est pour

eux une espece de martyre qui les mene droit au ciel.

KULKIEHAIA, s. m. (Hist. mod.) c’est ainsi que les Turcs nomment un officier général qui est le lieutenant de leur milice, & qui occupe le premier rang après l’aga des janissaires parmi les troupes, mais qui prend le rang au-dessus de lui dans le conseil ou dans le divan. C’est lui qui tient le rôle des janissaires, aussi-bien que du reste de l’infanterie ; les affaires qui regardent ces troupes se terminent entre lui & l’aga. Voyez Cantemir, hist. ottomane.

KULP la, ou KULPE, (Géog.) en latin Colapis, riviere du royaume de Hongrie en Croatie. Elle a sa source dans la Windischmarsch en Carniole, vers Bucariza, & après un assez long cours elle se jette dans la Save à Craslowitz, un peu au-dessus d’Agram. (D. J.)

KUPFERNIKKEL, s. m. (Hist. nat. Min.) nom que les mineurs de Saxe donnent à une espece de mine d’arsenic qui est d’un rouge semblable à celui du cuivre, mais qui très-souvent ne contient réellement que peu ou point de ce métal. Quelquefois il est mêlé avec les mines de cobalt ; ce qui fait que quelques auteurs l’ont regardé comme étant lui-même une mine de cobalt ; mais il ne fait que nuire au saffre ou à la couleur bleue que l’on en retire M. Henckel croit que cette mauvaise qualité vient d’une terre étrangere qui s’y trouve & qu’on ne peut point en dégager. Le kupfernikkel ne contient communément que de la terre, de l’arsenic, & une quantité de souffre qui est tantôt plus, tantôt moins grande : quelquefois il y a outre cela un peu de cuivre qui s’y trouve accidentellement, voilà pourquoi ce minéral colore en verd l’acide nitreux dans lequel on le fait dissoudre. On prétend aussi qu’on y trouve quelquefois de l’argent, mais c’est encore par accident, & cela vient, suivant M. Henckel, d’un cobalt tenant argent qui s’est mêlé avec ce minéral. (—)

KUR, (Géogr.) riviere d’Asie qui sort du Caucase, selon Chardin, & se jette dans la mer Caspienne. Le P. Avril prétend que cette riviere a sa source en Géorgie, & qu’elle enrichit les pays qu’elle arrose, par la quantité d’esturgeons qu’on y pêche : c’est le même que le Cyrus des anciens. (D. J.)

KURAB, (Géogr.) petite ville de Perse à demi-lieue de la mer Caspienne, & presque cachée dans ses arbres. Quelques-uns l’appellent Kesker, du nom de la province dont elle est la capitale. Long. 67. 50. lat. 37. 36. (D. J.)

KURGAN le, (Géogr.) riviere d’Asie. Elle a sa source dans la province de Korazan, vers le 85 deg. de long. & le 35 deg. de lat. au nord des montagnes qui regnent dans la partie méridionale de cette province. Après un cours d’environ 60 lieues d’Allemagne, elle se jette dans la mer Caspienne à l’ouest de la ville d’Astrabath. C’est une riviere fort poissonneuse, & qui fertilise les cantons du Khorasan qu’elle arrose. (D. J.)

KURILI, (Géog.) peuple de Sibérie qui habite la partie méridionale de la presqu’île de Kamtschaka ; il est plus policé que ses voisins, & l’on croit que c’est une colonie venue du Japon : leur climat est plus chaud que celui de la partie plus septentrionale de la presqu’île de Kamtschaka ; ils sont fort pauvres, vivent de poisson, & se vêtissent de fourrures ; ils ne payent tribut à personne ; ils brûlent leurs morts malgré les défenses qui leur en ont été faites de la part de la Ruffie. Voyez Description de l’empire russien.

KURO-GANNI, s. m. (Hist. nat. Bot.) c’est un arbre du Japon, dont le bois, suivant la signification de son nom, approche de la dureté du fer. Ses feuilles qui sont sans poils & sans découpures, res-