Page:Diderot - Encyclopedie 1ere edition tome 9.djvu/132

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

KITTIS, (Géog.) montagne de la Laponie suédoise, voisine de Pello, village habité par quelques sinnois, à 66d 48′ 20″ de latit. On la suppose dans ce calcul, plus orientale que Paris, de 1″ 23′. En y montant, on trouve une abondante source d’eau la plus claire, qui sort d’un sable très-fin, & qui dans les plus grands froids de l’hiver, conserve sa liquidité. Pendant que la mer du fond du golfe de Bothnie, & tous les fleuves sont aussi durs que le marbre, cette eau coule comme au fort de l’été. Voyez les mémoir. de l’Acad. des Scienc. ann. 1737, pag. 401 & 433. (D. J.)

KITZINGEN, (Géog.) petite ville d’Allemagne, en Franconie, au diocèse de Wurtsbourg, sur le Meyn. Long. 27. 41. lat. 49. 45. (D. J.)

KIVAC, (Géog.) ville d’Asie dans le pays de Khovaresem, au sud-ouest du Gihon, à 95. 35. de long. & à 39. 20. de lat. (D. J.)

KIU-GIN, s. m. (Hist. mod.) c’est le nom que l’on donne à la Chine au second grade des lettrés ; ils y parviennent après un examen très-rigoureux, qui se fait tous-les trois ans en présence des principaux mandarins & de deux commissaires de la cour, qui se rendent pour cet effet dans la capitale de chaque province. Les kiu-gin portent une robbe brune avec une bordure bleue, & un oiseau d’argent doré sur leur bonnet. Ils peuvent être élevés au rang des mandarins ; c’est parmi eux que l’on choisit les lettrés du troisieme ordre, appellés tsin-sé ou docteur. Voyez Tsin-sé.

KIZILBACHE, s. m. (Hist. mod.) mot turc, qui signifie tête rouge. Les Turcs appellent les Persans de ce nom depuis qu’Ismaël Sofi, fondateur de la dynastie des princes qui regnent aujourd’hui en Perse, commanda à ses soldats de porter un bonnet rouge, autour duquel il y eût une écharpe ou turban à douze plis, en mémoire & à l’honneur des douze Imans, successeurs d’Ali, desquels il prétendoit descendre.

Vigenere écrit kezeilbais, & il dit que, suivant l’interprétation vulgaire des Persans, les douze plis signifient les douze sacremens de leur loi ; & parce que cela ne le satisfait pas, il en cherche une autre cause, & prétend que c’est un mystere émané de l’antiquité payenne, où les Perses adoroient le feu, dont l’ardeur est dénotée par la couleur rouge, & comme symbolisant au soleil, qu’ils avoient aussi en grande vénération. Il ajoute que ces douze plis désignent les douze mois de l’année & les douze signes où cet astre fait son cours. C’est chercher à plaisir du mystere dans une chose fort simple. Les Persans ont adopté le rouge, parce que c’étoit la couleur d’Ali, & les Turcs le verd, comme celle de Mahomet.

KL

KLETGOW, (Géog.) petite contrée aux confins d’Allemagne & de Suisse, entre Wallshut & Schaffhouse, l’Hégow & le Rhin ; elle comprend plusieurs bailliages. (D. J.)

KLINGENAW, (Géog.) l’une des quatre villes forestieres de Suisse, au comté de Bade sur l’Aure, à une lieue de Wals d’hut : elle appartient à l’évêque de Constance, quant au fief & à la jurisdiction ; mais la souveraineté appartient aux cantons, seigneurs du comté de Bade. Long. 25. 56. lat. 47. 35. (D. J.)

KLODA, s. m. (Comm.) mesure usitée dans la petite Pologne & dans la Russie rouge ; elle contient quatre scheffel ou boisseaux.

KLUFFT ou KLOUFTE, s. f. (Hist. nat. Min.) mot allemand adopté dans plusieurs mines de France pour désigner les fentes des rochers & des montagnes qui accompagnent les filons métalliques, & qui quelquefois contribuent à les rendre plus abondantes, en ce que, semblables aux ruisseaux qui se

jettent dans les grandes rivieres, ils vont leur porter les richesses dont elles sont chargées ; quelquefois ces fentes contribuent à l’appauvrir, c’est surtout lorsqu’elles sont vuides, & lorsqu’elles donnent passage à l’air & aux eaux qui peuvent entrer & décomposer les mines des filons.

Les kluffts ont des directions & des inclinations auxquelles on fait attention comme à celle des filons. Elles varient pour les dimensions ; quelquefois elles sont remplies des mêmes matieres que les filons qu’elles accompagnent ; quelquefois elles en contiennent une toute différente ; souvent elles sont vuides, d’autrefois elles sont remplies, soit de quartz, soit de spath, soit de crystallisations, soit de terres, &c. Il y a des kluffts qui se joignent au filon principal & prennent le même cours que lui ; d’autres le coupent suivant différens angles, & continuent à avoir leur premiere direction même après qu’elles l’ont rencontré. Il y a des kluffts qui vont jusqu’à la surface de la terre ; d’autres ne vont point si loin ; enfin les kluffts sont sujettes aux mêmes vicissitudes que les filons métalliques. Voyez Filons. (—)

KN

KNAH, s. f. (Hist. des drog.) « C’est ainsi, dit M. de la Condamine (mémoires de l’Acad. ann. 1732, pag. 310.), que les Turcs nomment la feuille de l’alcana, pilée & réduite en poudre, dont on fait un grand débit dans toute la Turquie ; on la tire d’Alexandrie d’Egypte, & l’arbrisseau qui la produit, croît dans toute la Barbarie ; c’est une espece particuliere de ligustrum ou de troesme : il est décrit dans les mémoires de M. Shaw. Quoique cette poudre soit verdâtre, étant seche, l’eau dans laquelle on la met infuser prend une couleur rouge. Les femmes Turques & les Juives du levant s’en servent pour se teindre les ongles, & quelquefois les cheveux ». Voyez l’abrégé des Trans. phys. tom. Il, pag. 645, & le mot Alcana. (D. J.)

KNAPDAIL, (Géog.) Gnapdalia, petite contrée d’Ecosse, dans la province d’Argyle, dont elle est la partie la plus fertile. Kilmore en est la ville unique. (D. J.)

KNARESBOROUG, (Géog.) ville à marché d’Angleterre, en Yorchshire, à 50 lieues N. E. de Londres. Elle envoie deux députés au parlement. Long. 15. 59. lat. 53. 56. (D. J.)

KNAWEL, (Botan.) genre de plante ainsi nommée par Gérard, Ray, Parkinson, Buxbaum & Boerhaave ; c’est le polygonum tenuifolium de J. B. Voici ses caracteres : son calice s’étend & se divise en cinq segmens aigus qui forment une étoile ; ses fleurs sont à étamines, placées aux sommités du calice & à la divergence des branches ; chaque calice contient une graine. On distingue trois especes de knawel ; dans la principale est le knawel de Pologne, nommé cocciferum Polonicum par C. B. P. polygonum Polonicum cocciferum par J. B. alchimilla, gramineo folio, majore flore par Tournefort. C’est sur les racines de cette plante qu’on trouve la graine d’écarlate, autrement dite le kermès de Pologne, qui est un véritable insecte, sur lequel voyez l’article Kermés de Pologne. Insectol. (D. J.)

KNEES, s. m. (Hist. mod.) nom d’une dignité héréditaire parmi les Russes, qui répond à celle de prince parmi les autres nations de l’Europe. On compte en Russie trois especes de knees ou de princes ; 1°. ceux qui descendent de Wolodimir I. grand duc de Russie, ou qui ont été élevés par lui à cette dignité ; 2°. ceux qui descendent de princes souverains étrangers établis en Russie ; 3°. ceux qui ont été créés princes par quelqu’un des grands ducs. Voyez la description de l’empire Russien.