L’Encyclopédie/1re édition/TSIN-SE

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TSIN-SE, s. m. (Hist. mod.) c’est ainsi que l’on nomme à la Chine les lettrés du troisieme ordre ; grade qui répond au docteur de nos universités ; on n’y parvient qu’après un examen qui se fait à Pékin, dans le palais de l’empereur, qui préside en personne à l’assemblée, & qui donne souvent lui-même le sujet sur lequel les candidats doivent composer. Cet examen ne se fait que tous les trois ans, & l’on n’admet au doctorat qu’un petit nombre de kiu-gins, ou lettrés du second ordre. La réception se fait avec une pompe extraordinaire ; chacun de ceux qui ont été reçus docteurs, reçoit de l’empereur une coupe d’argent, un parasol de soie bleue, & une chaise très-ornée pour se faire porter. Les noms des nouveaux docteurs sont inscrits sur de grands tableaux qu’on expose dans la place publique. Dès qu’ils sont admis, on s’empresse d’aller instruire leurs familles de l’honneur qu’elles ont reçu ; ces couriers sont très-bien récompensés ; les villes où les docteurs sont nés, prennent part à la gloire de leurs citoyens, & célebrent cet événement par de très-grandes réjouissances. Les noms des docteurs s’inscrivent dans un régistre particulier, & c’est parmi eux que l’on choisit les personnes qui doivent occuper les premieres charges de l’empire ; il n’est point surprenant qu’un état administré par des hommes qui ont consacré leur tems à l’étude de la morale, des lois & de la philosophie, surpasse tous les autres par la sagesse de son gouvernement.