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sores & auditores in academia Witebergensi. 14. De specierum scrutinio & lampade combinatoriâ Raimondi lulli. 15. Oratio consolatoria habita in academia Julia in fine exequiarum principis Julii, ducis Brunsvicensium. 16. De triplici minimo & mensurâ. 17. De monade, numero & figurâ, consequens quinque de minimo, magno & mensurâ, item de innumerabilibus, immenso & infigurabili, seu de universo & mundis. 18. De imaginum, signorum & idearum compositione. 19. Summa terminorum Metaphysicorum ad capessendum Logicæ & Metaphysicæ studium. 20. Artificium perorandi.

Il cite lui-même quelques autres ouvrages qu’on n’a point, comme le Sigillum sigillorum, & les livres de imaginibus, de principiis rerum, de sphoera, de Physicâ, magiâ, &c…

Ses juges firent tout ce qu’il étoit possible pour le sauver. On n’exigeoit de lui qu’une rétractation ; mais on ne parvint jamais à vaincre l’opiniâtreté de cette ame aigrie par le malheur & la persécution, & il fallut enfin le livrer à son mauvais sort. Je suis indigné de la maniere indécente dont Scioppius s’est exprimé sur un évenement qui ne devoit exciter que la terreur ou la pitié. Sicque ustulatus miserè periit, dit cet auteur, renuntiaturus, credo, in reliquis illis quos finxit mundis, quonam pacto homines blasphemi & impii à romanis tractari solent. Ce Scioppius avoit sans doute l’ame atroce ; & il étoit bien loin de deviner que cette idée des mondes, qu’il tourne en ridicule, illustreroit un jour deux grands hommes.

JORGIANE, (Géog.) riviere d’Asie dans la Perse, qui donne son nom à une ville qu’elle arrose, & se décharge dans la mer Caspienne, à 89d de long. & à 38 de latit. La ville de son nom qu’elle baigne est dans la Corassane. Long. 85. latit. 37. (D. J.)

IOS, (Géogr. anc.) isle de la mer Egée, près de l’isle de Théra ; elle est célebre par le tombeau d’Homere, qui y fut enterré, selon quelques anciens auteurs ; Etienne le géographe la met au nombre des Cyclades ; Pline dit qu’elle se nommoit autrefois Phoenice : c’est présentement Nio. (D. J.)

JOSAPHAT, la Vallée de (Géog.) vallée de la Palestine, entre Jérusalem & la montagne des Oliviers. Ce mot de Josaphat signifie jugement de Dieu, & n’est autre chose qu’une expression symbolique dans le fameux passage de Joël, chap. iij. V. 2. ainsi dans le même prophète, & dans le même chap. V. 14. la vallée de Carnage, vallis concissionis, ne peut se prendre que métaphoriquement. (D. J.)

JOSEPH San, (Géog.) isle de l’océan oriental, & l’une des isles Mariannes. Voyez Saypan. (D. J.)

JOSUE, (Théolog.) nom d’un des livres canoniques de l’ancien testament. C’est celui qui dans les bibles suit ordinairement le pentateuque ou les cinq livres de Moïse. Les Hébreux le nomment Jehosua. Il comprend l’histoire de l’entrée du peuple de Dieu, de ses premieres conquêtes, & de son établissement dans la terre promise sous la conduite de Josué, qui après Moïse fut le premier chef ou général des Hébreux.

La Synagogue & l’Eglise sont d’accord à attribuer ce livre à Josué, fils de Nun, ou, comme s’expriment les Grecs, fils de Navé, qui succéda à Moïse dans le gouvernement théocratique des Hébreux, & à le reconnoître pour canonique. On avoue cependant qu’il s’y rencontre certains termes, certains noms de lieux, & certaines circonstances d’histoire qui ne conviennent pas au tems de Josué, & qui font juger que le livre a été retouché depuis lui, & que les copistes y ont fait quelques additions & quelques corrections : mais il y a peu de livres de l’écriture où l’on ne remarque de pareilles choses.

Les Samaritains ont aussi un livre de Josué qu’ils conservent avec un grand respect, & sur lequel ils fondent leurs prétentions contre les Juifs. Mais cet

ouvrage est fort différent de celui que les Juifs & les Chrétiens tiennent pour canonique. Il comprend quarante-sept chapitres remplis de fables, d’absurdités, de traits & de noms historiques, qui prouvent qu’il est postérieur à la ruine de Jérusalem par Adrien. Ce livre n’est point imprimé. Joseph Scaliger, à qui il appartenoit, le légua à la bibliotheque de Leyde, où il est encore à présent en caracteres samaritains, mais en langue arabe & traduit sur l’hébreu.

Les Juifs modernes attribuent encore à Josué une priere rapportée par Fabricius, apocryph. tom. V qu’ils récitent ou toute entiere ou en partie en sortant de leurs synagogues. Ils le font aussi auteur de dix réglemens, qui devoient, selon eux, être observés dans la terre promise, & qu’on trouve dans Selden, de jure nat. & gent. lib. VI. ch. ij. Dom Calmet, diction. de la bibl.

* IOTA, s. f. (Gram.) c’est le petit i des Grecs.

JOTTEREAUX, (Marine.) Voyez Joutereaux.

JOTTES, ou JOUES, s. f. (Marine.) Ce sont les deux côtés de l’avant du vaisseau depuis les épaules jusqu’à l’étrave. (Z)

JOUAILLERIE, s. f. (Commerce.) ce mot comprend toutes sortes de pierreries, montées ou non montées, brutes ou taillées, diamans, rubis, saphirs, grenats, émeraudes, turquoises, topases, amétistes, cornalines, agates, opales, cristal, ambre, corail, perles, & toutes sortes de bijoux d’or, d’argent ou autre matiere précieuse.

JOUAILLIER, s. m. (Commerce.) qui fait le commerce de jouaillerie. Les Jouailliers sont du corps des Orfevres. Les Merciers peuvent vendre les mêmes marchandises que les Jouailliers ; mais ceux-ci peuvent mettre en œuvre, monter & fabriquer.

JOUBARBE, s. f. (Botan.) Sedum, genre de plante à fleur en rose, composée de plusieurs pétales disposés en rond. Il sort du calice un pistil qui devient dans la suite un fruit composé de plusieurs capsules ou gaines qui forment une tête : ce fruit renferme des semences qui sont pour l’ordinaire très-petites. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Ce genre de plante est considérable par ses especes ; M. de Tournefort en compte 37, au nombre desquelles il y en a trois qui sont d’usage ordinaire médicinal ; savoir, la grande joubarbe, sedum majus vulgare ; la petite joubarbe, sedum minus teretifolium album, & la vermiculaire âcre, sedum parvum, acre, flore luteo.

La racine de la grande joubarbe est petite & fibreuse ; elle pousse plusieurs feuilles oblongues, grosses, grasses, pointues, charnues, pleines de suc, attachées contre terre à leur pédicule, toujours vertes, rangées circulairement, & comme disposées en rose, convexes en dehors, applaties en dedans, tant soit peu velues dans leurs bords. Il s’éleve de leur milieu une tige à la hauteur d’un pié ou davantage, droite, assez grosse, rougeâtre, moëlleuse, revêtues de feuilles semblables à celles du bas, mais plus étroites, plus pointues, & qui la rendent comme écailleuse. Cette tige se divise vers la cime en quelques rameaux réfléchis qui portent une suite de fleurs à cinq pétales, disposées en roses ou en étoiles, de couleur purpurine, avec dix étamines à sommets arrondis. Lorsque ces fleurs sont passées, il leur succede des fruits composés de plusieurs siliques ou vaisseaux séminaux, creux, en urnes, & contenant des semences fort menues.

La petite joubarbe que le vulgaire appelle trique-madame, ou tripe-madame, differe peu de la grande joubarbe. Sa racine est semblable ; ses tiges sont longues d’environ six pouces, dures, ligneuses, rougeâtres, portant des feuilles épaisses, succulentes, rondes, émoussées par la pointe, & rangées alternativement. Aux sommités des tiges naissent des