réduire des parties qui sont hors de leur place, voyez Réduction.
Les incisions different par leur grandeur, par leur situation, par la nature des parties qu’on divise, & par la direction des incisions ; à ce dernier égard les unes sont longitudinales, les autres obliques, les autres transversales ; il y en a de circulaires, de cruciales, de triangulaires, en V, en T, &c.
Le point essentiel dans l’ouverture des abscès, est de procurer autant qu’il est possible une issue, par laquelle les matieres puissent s’écouler facilement & complettement. Le pus qui croupit devient plus nuisible dans un abscès, lorsque par l’ouverture l’air y a accès, qu’auparavant. Si la situation de l’abscès ne permet pas de l’ouvrir de façon que les matieres puissent s’écouler par leur propre pente, il y a des cas où l’on supplée à ce défaut par une contre-ouverture. Pour la faire, on retient d’un pansement à l’autre la matiere dans le foyer de l’abscès, au moyen d’un tamponnement méthodique, & d’un bandage légerement compressif ; la fluctuation peut alors indiquer l’endroit où le pus se présente le plus superficiellement. Quand l’endroit où l’on doit faire la contre-ouverture répond par une ligne droite à la premiere incision, on peut au moyen d’une sonde à bouton soulever les tégumens, & pénétrer dans le foyer sur l’extrémité de cette sonde. La contre-ouverture peut aussi se faire de dedans en-dehors, avec un trocart particulier destiné à cette opération ; voyez Contre-ouverture. En général les contre-ouvertures ne peuvent suffire que lorsqu’elles sont faites dans les endroits mêmes où le pus séjourne, & où la pente l’entraîne le plus. Si la contre-ouverture ne pouvoit pas être assez étendue, ou qu’elle ne répondit pas immédiatement au foyer de l’abscès, elle ne laisseroit pas que de pouvoir être utile en certains cas, au moyen d’un seton, voyez Seton. La compression, le bandage expulsif, & les injections, peuvent remplir les vûes du chirurgien, & opérer efficacement l’évacuation du pus, la détension des parois du foyer & leur récollement, sans avoir recours à la contre-ouverture. On doit ménager les incisions le plus qu’il est possible, & ne se déterminer à les pratiquer que dans le besoin démontré.
La question que l’académie royale de Chirurgie proposa en 1732 pour le premier prix, à la naissance de cette compagnie, demandoit pourquoi certaines tumeurs doivent être extirpées, & d’autres simplement ouvertes ; dans l’une & l’autre de ces opérations quels sont les cas où le cautere est préférable à l’instrument tranchant, & les raisons de préférence. Le mémoire qui a été couronné est imprimé à la tête du premier tome du recueil des pieces qui ont concouru pour le prix de l’académie ; cet ouvrage contient des préceptes excellens sur la doctrine des incisions, & dont tout chirurgien doit être instruit.
L’extraction des corps étrangers & l’ouverture des abscès profonds, demandent une grande connoissance de l’Anatomie, parce que les cas qui exigent ces opérations étant sujets à une infinité de variations, il ne peut y avoir aucune méthode fixée par les préceptes pour la diversité de chaque cas. C’est à la prudence & au savoir à guider de concert la main du chirurgien ; ce sont ses lumieres qui conduiront l’instrument avec la fermeté & la précision nécessaire pour ne faire que ce qu’il faut, & inciser à propos & avec connoissance de cause les parties qu’il est important de ne pas respecter.
Il y a peu d’opérations qui n’exigent des incisions ; pour lesquelles il y a des regles particulieres.
Les inflammations & les gonflemens considérables qui menacent un membre de gangrene, ne viennent souvent que de l’étranglement causé par quelques fi-
tous les accidens. Voyez Gangrene.
Les incisions qu’on fait superficiellement pour procurer le dégorgement des parties œdémateuses, se nomment mouchetures : si elles pénétroient dans le corps graisseux, telles qu’on en fait dans les engorgemens sanguins qui menacent de suffoquer le principe vital dans la gangrene, s’appellent scarifications ; enfin, on donne le nom de taillades aux incisions profondes qui pénetrent quelquefois jusqu’à l’os dans le sphacele. Voyez ces mots. (Y)
Incision, Insérer, Inciser, (Jardin.) est l’art d’enter, de greffer. Voyez Greffe.
INCLINAISON, s. f. en terme de Physique, se dit de la situation mutuelle de deux lignes ou de deux plans l’un par rapport à l’autre, en sorte qu’ils forment au point de leur concours un angle aigu ou obtus.
L’inclinaison d’une ligne droite à un plan est l’angle aigu que cette ligne droite fait avec une autre ligne droite tirée dans ce plan par le point où il se trouve coupé par la ligne inclinée, & par le point où il se trouve aussi coupé par une perpendiculaire tirée de quelque point que ce soit de la ligne inclinée. Voyez Ligne.
Quelques auteurs d’Optique appellent angle d’inclinaison ce que les autres appellent angle d’incidence, voyez Incidence ; mais l’usage le plus commun est d’appeller angle d’inclinaison (fig. 26. Optiq.) les angles ABD, CBG, formés par les rayons AB, BC, & la surface DE.
L’inclinaison de l’axe de la terre est le complément de l’angle que cet axe fait avec le plan de l’écliptique, ou l’angle compris entre le plan de l’équateur & celui de l’écliptique, qui est d’environ 23 deg. .
L’inclinaison d’une planete à l’écliptique est l’angle compris entre l’écliptique & le lieu de la planete dans son orbite. La plus grande inclinaison de Saturne, suivant Kepler, est de 2d 32′ ; celle de Jupiter 1d 20′, celle de Mars 1d 50′ 30″, celle de Vénus de 30d 22′, celle de Mercure de 6d 54′.
Suivant M. de la Hire, la plus grande inclinaison de Saturne est de 2d 33′ 30″, celle de Jupiter de 1d 19′ 20″, celle de Mars de 1d 51′ 0″, celle de Vénus de 3d 23′ 5″, & celle de Mercure de 6d 52′ 0″.
C’est une assez grande question dans l’Astronomie physique, que de savoir la cause de l’inclinaison des orbites des planetes à l’écliptique. Dans le système de Newton on n’en rend aucune raison, & ce phénomene paroît être du nombre de ceux dont ce philosophe a dit à la fin de ses principes qu’ils n’ont point de principe méchanique, originem non habent ex causis mechanicis. Descartes a tenté de l’expliquer ; mais ses efforts & ceux de ses sectateurs n’ont pas été fort heureux, & cette inclinaison des orbites est même une des principales difficultés qu’on oppose au système des tourbillons. Car comment concevoir que les planetes ne se meuvent pas dans un même plan, ou dans des plans paralleles, si les couches du tourbillon ne se croisent pas ; & si ces couches se croisent, comment peuvent-elles conserver leur mouvement ? L’académie royale des Sciences de Paris proposa cette question en 1734 pour le sujet du prix qu’elle donne tous les ans, & elle partagea ce prix entre deux pieces, l’une de M. Jean Bernoulli, professeur de Mathématique à Basle, l’autre de M. Daniel Bernoulli son fils. La piece de M. Jean Bernoulli est intitulée nouvelle physique céleste ; il y donne un système général de l’univers, sur lequel on pourroit faire beaucoup d’objections, & il y explique conformément à son systême, le phénomene dont il s’agit. A l’égard de M. Daniel Bernoulli, ce que sa piece a de plus remarquable & de plus ingénieux, c’est un calcul qu’il fait, & par lequel il prétend prou-