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du Brésil ; elle est semblable à la cuiette, seulement plus petite. On mange les racines de la plante qui la porte.

JAATZDE, s. m. (Hist. nat. Bot.) c’est un arbrisseau du Japon, à feuilles de ricin commun ; ses fleurs sont blanches ; à cinq pétales. Ses baies sont moins grosses qu’un grain de poivre. Elles ont à leur sommet une espece d’aigrette formée par les cinq étamines de la fleur.

JABAYAHITE, s. m. (Hist. mod.) nom de secte parmi les Musulmans, qui suivant Ricaut, enseignent que la science de Dieu ne s’étend point à toutes choses ; que le tems & l’expérience lui ont appris plusieurs choses qu’il ignoroit auparavant. Dieu, disent-ils, n’ayant point eu de toute éternité une connoissance exacte de tous les évenemens particuliers qui doivent arriver dans le monde, il est obligé de le gouverner selon les occurrences. Voyez Providence, Préscience, Contingent. Diction. de Trévoux.

* JABE, s. m. (Hist. anc.) l’acception de ce mot est incertaine. C’est ou le nom de Dieu chez les Samaritains, ou un terme correspondant au Jas des Juifs, ou une corruption de Juba, ou de Jesora.

JABATOPETA, voyez JABOTAPITA.

JABI, (Géog.) petit royaume d’Afrique en Guinée, sur la côte d’or, derriere le fort de Saint Georges de la Mine. Bosman dans sa description de la Guinée, dit que le roi de ce canton est un si petit seigneur, qu’il auroit peine à lui donner à crédit pour cent florins de marchandise, de peur de n’en être jamais payé, vû sa pauvreté. Ce pays est arrosé par la riviere de Rio de Saint-Jean, que les negres appellent Bossumpra, à cause qu’ils le tiennent pour être un dieu. Voilà donc enfin une riviere divinisée par des Maures. (D. J.)

JABIRU, s. m. (Hist. nat. Zoologie.) grand oiseau de riviere de l’Amérique, qui a du rapport avec la grue ; il est plus grand qu’un cigne, son col est gros comme le bras, sa tête est fort grande, son bec est droit, & a environ dix à onze pouces de long, il est un peu recourbé par le bout ; ses jambes ont environ deux piés de longueur, & sont couvertes d’écailles. Il est tout blanc comme un cigne ou une oie. Le cou n’est point garni de plumes, & n’est couvert que d’une peau noire & dure. On conjecture que cela vient de ce que les plumes étoient tombées, & que l’on n’a vû cet oiseau que mort. Voyez Margrave, hist. Brasiliensis.

JABIRUGUACU, s. m. (Ornithol. exot.) nom d’un oiseau du Brésil, appellé par quelques-uns nanduapoa, & par les Hollandois scheurvogel ; cet oiseau tient beaucoup au genre des grues ; il a un bec large, long de sept à huit pouces, arrondi, & un peu élevé à l’extrémité. Il porte sur le sommet de la tête une espece de couronne osseuse, d’un gris blanc ; son long col & sa tête sont revêtus de peau écailleuse, sans aucunes plumes ; le reste du corps est couvert de plumes blanches ; mais les grosses plumes des aîles sont noirâtres avec une teinte pourpre. Il passe pour un manger délicieux. Ray, Ornitholog. pag. 202. (D. J.)

JABLE, s. m. terme de Tonnelier, c’est la partie des douves d’un tonneau qui excede les fonds des deux côtés, & qui forme en quelque façon la circonférence exterieure de chacune de ses extrémités.

Le jable se prend depuis l’entaille ou rainure dans laquelle sont enfoncées & assujetties les douves du fond de la futaille, jusqu’au bout des douves de longueur. Cette entaille ou rainure se nomme aussi quelquefois le jable.

Pour jauger les tonneaux, il faut d’abord appuyer un des bouts du bâton de jauge sur le jable du tonneau ou futaille qu’on se propose de jauger, faisant

attention cependant que quand le jable d’une piece est plus court qu’il ne doit l’être, cette diminution du jable donne nécessairement un excédent de jauge. Voyez Jauge & Tonnelier.

On appelle peignes de jable de petits morceaux de douves taillés exprès, qu’on fait entrer par force sous les cerceaux pour rétablir les jables rompus.

JABLER, c’est faire des jables aux tonneaux & aux douves.

JABLOIRE, s. f. (Tonnelier.) c’est un instrument dont les Tonneliers se servent pour faire le jable des tonneaux, ou la rainure où on fait entrer les fonds. Cet outil est composée de deux pieces de bois, l’une cilindrique & l’autre quarrée ; au bout de celle-ci est un morceau d’acier dentelé comme une scie. Le tonnelier qui s’en sert appuie la partie cilindrique de plat sur les bords des tonneaux qu’il a assembles, & conduisant l’outil tout au tour, il y forme avec le morceau d’acier une rainure qu’on appelle le jable. Voyez nos Planches de Tonnellerie.

* JABORANDE, s. m. (Bot. exot.) plante haute de deux piés, qui a ses tiges ligneuses, grandes, noueuses, tortues & inégales ; sa racine fort grosse, & divisée en un grand nombre de parcelles & de filamens ; ses fleurs blanches, & à quatre feuilles, & ses graines renfermées sous une double cosse, brunes, applaties, & de la figure à peu-près d’un cœur tronqué par la pointe. On ne sait où croît le jaborande ; sa racine passe pour alexipharmaque. Dict. de Trévoux.

JABOT, s. m. (Ornithol.) ingluvies, colum, poche membraneuse située près du cou des oiseaux, & au bas de leur œsophage.

Tous les oiseaux ont un élargissement au bas de l’œsophage, qu’on appelle le jabot, qui leur sert pour garder quelque tems la nourriture qu’ils ont avalée sans mâcher, avant que de la laisser entrer dans le ventricule.

Les Physiologistes donnent trois usages apparens à ce sac ; le premier de disposer la nourriture à la digestion ; le second de la serrer quelque tems, afin que le ventricule ne s’emplisse pas trop, dans les occasions où les oiseaux trouvent & amassent plus de nourriture que leur estomac n’en doit tenir pour la pouvoir bien digérer ; le troisieme de réserver cette nourriture pour la porter à leurs petits.

Les pigeons ont ce jabot fort ample ; ils l’enflent & l’élargissent extraordinairement, pour un autre usage que celui de réserver une grande quantité de nourriture ; car l’air qu’ils attirent pour la respiration, entre aussi dans le jabot, & gonflant cette partie, produit la grosse gorge, qui est particuliere aux pigeons. Quelques anatomistes prétendent avoir trouvé dans la trachée artere des pigeons, le conduit par lequel l’air entre dans leur jabot.

L’onocrotale a un grand sac fait par l’élargissement de son œsophage, qu’on lui voit pendu en-devant, depuis le dessous du bec, jusqu’au bas du col ; en cet endroit la peau n’est point garnie de plumes, mais seulement d’un duvet très-court, arrangé en long sur l’éminence de chacune des rides que ce sac fait en se pliant comme une bourse.

Le jabot du coroman, dont l’œsophage souffre une dilatation pareille à celle de l’œsophage de l’onocrotale, est plus caché, étant recouvert de plumes à l’ordinaire ; ces sacs servent à l’un & à l’autre de ces deux especes d’oiseaux, à recevoir les poissons qu’ils avalent fort grands, & tout entiers.

Quand les hérons veulent manger des moules, ils les avalent avec leurs coquilles ; & lorsqu’ils sentent qu’elles sont ouvertes, par la chaleur qui a relâché les ressorts de leurs muscles, ils les vomissent pour en manger la chair. Il y a apparence que c’est