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A l’égard de la grandeur des hunes, elles se proportionnent sur la hune du grand mât. Il y a beaucoup de constructeurs qui reglent les proportions de leurs hunes sur les baux ; par exemple, si un vaisseau a 40 piés de bau, la grande hune doit avoir 40 piés de circonférence ; la circonférence de la hune de la misene doit avoir un sixieme de moins que la grande hune, & les hunes des mâts d’artimon & de beaupré ont de circonférence la moitié de celle de la grande hune. Ces dimensions ne sont pas cependant constantes, elles varient suivant la méthode de chaque constructeur & la grandeur du bâtiment. Plus les hunes sont grandes, & plus elles sont propres pour les usages auxquels elles sont destinées ; il est bon néanmoins d’éviter de les faire trop grandes, parce qu’elles seroient trop pesantes, & qu’elles défigureroient le vaisseau.

On couvre les hunes de peau de mouton, pour empêcher que les voiles & les cordages qui donnent contre elles ne se gâtent. Dans le vaisseau de guerre, elles sont entourées de baffingues, voyez ce mot. Lorsqu’il s’agit d’un combat, on y place aussi du petit canon & de menues armes, qui, pour l’ordinaire, incommodent beaucoup l’ennemi. (Z)

Hunes de perroquet, ce sont des especes de hunes faites avec des barres seulement placées au-dessous du chouquet du mât de perroquet ; on les appelle aussi croisées. (Z)

HUNFELD, (Géog.) petite ville d’Allemagne, dans la principauté de Fulde.

HUNGARISCH-BROD, (Géog.) ville d’Allemagne en Moravie, près des frontieres d’Hongrie, sur la riviere d’Ohlau.

HUNIERS, s. m. pl. (Marine.) ce sont des voiles qui se mettent aux mâts de hune. Quelquefois on entend par ce mot le mât de hune. Dans ce dernier sens, voyez Mats ; & pour le premier, voyez Voiles.

Les huniers sont d’un grand usage ; on dit avoir les huniers à mi-mât, avoir les huniers dehors : la premiere expression signifie que la vergue qui soûtient la voile n’est hissée que la moitié du mât ; & la seconde, que les huniers sont au vent ; on dit encore, mettre le vent sur les huniers, c’est placer les voiles appellées huniers, de telle sorte que le vent donne dessus & ne les remplisse pas. Hisser & amener les huniers, c’est les hausser & abaisser les voiles du grand mât de hune. Enfin amener les huniers sur le ton, c’est baisser les voiles nommées huniers, jusqu’à la partie du mât qu’on appelle le ton. (Z)

* Hunier, Carreau, Echiquier, subs. m. (Pêche.) filet qui n’a rien de particulier ; les pêcheurs s’en servent dans les rivieres autour des îles & îlots. Voyez nos Planches de Pêche.

HUNINGUE, Hunninga, (Géog.) petite, mais forte ville de la haute Alsace dans le Suntgow. Les fortifications sont du maréchal de Vauban ; elle est sur le Rhin, aux frontieres de la Suisse, à une lieue N. de Bâle, 7 S. de Brisach. Long. 25. 15. lat. 47. 42. (D. J.)

HUNOLDSTEIN, (Géog.) ville & château d’Allemagne, dans l’électorat de Trève.

HUNS, (Hist.) peuple nombreux de la Scythie, ou de la Tartarie occidentale. Leur empire fut fondé par Tchung-Goei environ 1200 ans avant la naissance de Jesus-Christ, mais leur histoire n’est connue que depuis Teou-Man-Tanjou, qui vivoit environ 209 ans avant l’ére chrétienne. Les Huns soumirent alors les Tartares du nord de la Corée, & de-là ils s’étendirent vers l’occident jusqu’à la mer Caspienne, & posséderent tout le vaste pays que nous appellons Tartarie. Ils se subdiviserent en un grand nombre de nations différentes, qui, sous différens noms, ont fait la conquête de toute l’Asie. En 376, sous le regne

de l’empereur Valens, ceux qui conserverent le nom de Huns, Hunni, qui vient du nom Chinois Hioung-Non, traverserent le palus Méotides, porterent l’allarme chez toutes les nations voisines du Tanaïs, vainquirent les Ostrogoths, & s’emparerent des pays situés au nord du Danube ; de-là ils firent des courses fréquentes chez leurs voisins, & répandirent souvent la desolation sur les terres des Romains qu’ils se rendirent tributaires. Sous la conduite d’Attila, le plus fameux de leurs chefs, les Huns firent la guerre dans l’occident ; ils s’avancerent jusques sur le Rhin & dans les Gaules, se rendirent maîtres des villes de Trèves, de Strasbourg, de Spire, de Worms, de Mayence, de Besançon, de Toul, de Langres, de Metz ; s’approcherent jusqu’à Paris, & prirent la ville d’Orléans. Enfin Aëtius, général des Romains, aidé par Théodoric roi des Visigoths, arrêta les conquêtes & les ravages des Huns, & battit Attila leur roi dans les campagnes de Mauriac, près de Troyes en Champagne ; on dit qu’en cette occasion, il périt trois cens mille hommes. Attila, après cette défaite, se retira en Pannonie, qui depuis fut nommée Hongrie à cause des Huns ; &, après avoir reparé ses pertes, il alla ravager l’Italie, où il prit Aquilée, & pilla Milan & Pavie ; Rome ne fut sauvée que par la trève que l’empereur Valentinien conclut avec lui, & par le tribut qu’il promit de lui payer. Après avoir conclu ce traité, Attila retourna sur le Danube bien résolu à rentrer dans les Gaules à la premiere occasion ; mais ses desseins furent renversés par sa mort, arrivée en 454, & causée par la grande quantité de vin qu’il avoit bû. Ainsi périt ce redoutable Scythe, qui avoit fait trembler les Romains & toute l’Europe, & qui se nommoit lui-même la terreur des hommes, & le fléau de Dieu. Après la mort d’Attila, la division se mit parmi ses sujets, ses enfans ne purent point contenir les peuples que leur pere s’étoit soumis, & peu-à-peu le nom des Huns disparut presque entierement de l’histoire.

On nous dépeint les Huns comme un peuple affreux ; ils se faisoient des incisions au visage qui les privoient de barbe, ils étoient petits & mal faits : ils menoient une vie très-dure, ne se nourrissant que de racines & de chair à demi-crue, mortifiée entre la selle & le dos du cheval : ils n’habitoient ni maisons ni villes ; leurs femmes & leurs enfans vivoient sous des tentes posées sur des chariots qu’ils transportoient à volonté d’un lieu dans un autre, sans avoir de demeure fixe : ils supportoient la faim, la soif & les plus grandes fatigues, & ne prenoient leurs repos pendant la nuit que couchés sur le dos de leurs chevaux : il combattoient sans ordre, & en poussant de grands cris ; à la faveur de la légereté de leurs chevaux, on les voyoit fondre sur l’ennemi & disparoître à l’instant, pour revenir ensuite avec plus de fureur : ils étoient fourbes, cruels, sans religion & sans humanité, avides de rapines, haïssant la paix à laquelle il n’y a rien à gagner. Voyez l’Histoire générale des Huns, par M. de Guignes, tome II.

HUNTE, (Géog.) riviere d’Allemagne, qui prend sa source en Westphalie dans l’évêché d’Osnabruck, & qui se jette dans le Weser dans le comté d’Oldenbourg.

HUNTEBOURG, (Géog.) petite ville de Westphalie dans l’évêché d’Osnabruck, sur la riviere de Huns.

HUNTINGTON ou HUNDINGTON, (Géog.) ville d’Angleterre, capitale de l’Hundingtonshire, sur l’Ouse, à 50 milles de Londres ; elle envoie deux députés au Parlement. Longit. 17. 15. latit. 52. 15.

C’est à Huntington que naquit Cromwell en 1599.