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l’ancienne dévotion a valu à cette église, pendit pour son offrande une plume d’argent devant l’autel. Halle fut pillée par les François en 1691 ; elle est sur la Zinne, à dix lieues N. E. de Mons, trois S. O. de Bruxelles. Long. 21. 50. lat. 50. 44. (D. J.)

HALLEBRANS, (Venerie.) sont les petits des canards sauvages : pour prendre des hallebrans quand on a quelque étang dans les islots duquel les cannes sauvages ont coûtume de couver, on va battre les grandes herbes de ces islots pour en faire sortir toute la peuplade qui se met à la nage ; on la suit dans un bachot avec un large filet qui traverse l’étang ; on fait ainsi marcher les cannetons devant soi pour les acculer, & on les prend : ces sortes de chasses sont souvent très-copieuses.

* HALLE-CRUES, ou ERÈS, s. f. (Manuf.) sorte de toiles qui se fabriquent en Bretagne, & qu’on envoye aux isles Canaries.

HALLEIN, (Géog.) Haliola, petite ville d’Allemagne au cercle de Baviere, dans l’évêché de Saltzbourg. Elle est sur la Saltza, entre des montagnes, dans lesquelles il y a des mines de sel fort curieuses, qui font la richesse de la ville & du pays ; Zeyler dans sa Topographie de la Baviere, les a décrites avec soin. Cette ville est à quatre de nos lieues S. de Saltzbourg. Long. 30. 50. lat. 47. 33. (D. J.)

HALLENBERG, (Géogr.) petite ville d’Allemagne, en Westphalie, appartenante à l’électeur de Cologne.

HALLER, (Géog.) riviere d’Allemagne, dans la principauté de Calemberg, au pays de Lunebourg ; elle va se jetter dans la Leine.

HALLERMUNDE, (Géogr.) comté de l’empire d’Allemagne, dans la principauté de Calemberg, entre la Leine & le Deister.

HALLERSDORFF, (Géogr.) petite ville d’Allemagne, en Franconie, près de Forchheim.

HALLERSPRUNG, (Géogr.) ville & bailliage de la principauté de Calemberg, à trois lieues de Hannovre.

HALLIER, s. m. (Commerce.) marchand qui étale aux halles. Voyez Halle.

Il se dit aussi du garde d’une halle, ou de celui qui a soin de la fermer, & d’y garder les marchandises qu’on y laisse. Par les réglemens les marchands forains de toiles sont tenus de les venir décharger à la halle & de les laisser en garde au hallier, jusqu’à ce qu’elles soient vendues sans pouvoir les en retirer pour les emporter. Dictionn. de Comm. (G)

Hallier, (Chasse.) sorte de filet qu’on tend en maniere de haie dans un champ. Hallier se dit aussi d’un buisson, d’un arbrisseau ; on dit, ce lievre s’est sauvé parmi les halliers.

HALLIFAX, Olicana, (Géog.) ville considérable d’Angleterre en Yorckshire, remarquable par ses manufactures de laine ; elle est à 50 lieues N. O. de Londres. Long. 15. 50. lat. 53. 38.

Savile (le chevalier Henri), naquit à Hallifax en 1549 ; il se fit un nom par son habileté dans les Mathématiques, & la langue greque qu’il eut l’honneur d’enseigner à la reine Elisabeth. Il a publié un traité sur Euclide en 1620, une belle édition de S. Chrysostome en grec, Etonæ, 1613, en 8 vol. in-fol. un commentaire en anglois sur la milice des Romains, & quelques autres ouvrages estimés : mais l’université d’Oxford n’oubliera jamais les deux chaires, l’une de Géométrie, & l’autre d’Astronomie, qu’il y a fondées de son propre bien en 1619. Il mourut comblé d’estime & de regrets en 1622, âgé de 73 ans. (D. J.)

HALLINGDAL, (Géog.) district de Norwége, dans la province d’Aggerhus.

HALLŒ, (Géogr.) petite ville de la province de

Stormarie, au duché de Holstein, dans le bailliage de Segeberg.

HALMSTADT, (Géogr.) ville de Suede, dans la province de Halland, dans la Gothie méridionale ; elle est fortifiée, & a un port sur la mer Baltique.

HALMYRAGA, (Hist. nat.) les anciens entendoient par-là une espece de natrum très-pur. Pline dit qu’on en distinguoit deux especes ; le plus pur s’appelloit halmyraga, & celui qui étoit mêlé de terre s’appelloit agrium ; le premier venoit de Médie, & le second de Thrace. Voyez Natrum. Lorsqu’on le trouvoit à la surface de la terre sous une forme concrete, ce sel se nommoit aussi halmyrax.

HALO, s. m. (Physiq.) météore qui paroît en forme d’anneau ou de cercle lumineux & de diverses couleurs, autour du soleil, de la lune, & des étoiles. Voyez Météore.

Ce mot est formé du grec ἅλως ou ἅλων, area, aire, surface.

Les Physiciens regardent le halo comme un effet de la réfraction des rayons de lumiere qui passent par les vésicules fines & rares d’une petite nue ou vapeur, laquelle se trouve dans notre atmosphere. Ces rayons arrivent à l’œil du spectateur, après avoir souffert sans réflexion dans les gouttes de la nue deux réfractions, l’une à l’entrée, l’autre à leur sortie ; & la différente réfrangibilité des rayons produit les différentes couleurs du halo. Voyez Réfrangibilité, Réfraction, & Couleur.

On confirme cette explication en ajoûtant qu’une certaine quantité d’eau étant lancée vers le soleil, on la voit, dans le moment qu’elle se brise & se disperse en gouttes, former une espece d’halo ou d’arc-en-ciel représentant les mêmes couleurs que le véritable ; avec cette différence que dans l’arc-en-ciel ordinaire il y a réflexion avec réfraction, & que dans le halo il n’y a que réfraction. Voyez Arc-en-ciel.

Ces sortes de couronnes sont quelquefois blanches, & d’autres fois elles ont les mêmes couleurs que l’arc-en-ciel ; tantôt on n’en voit qu’une, & tantôt on en voit plusieurs qui sont concentriques : Snellius dit qu’il en a vû six autour du soleil. Le diametre de celles qu’on a observées autour de Sirius & de Jupiter, n’a jamais été de plus de cinq degrés ; celles de la lune vont depuis deux degrés jusqu’à quatre-vingt-dix de largeur. Le diametre de ces couronnes varie pendant le tems qu’on observe le phénomene.

On peut produire artificiellement de semblables couronnes, en mettant, lorsqu’il fait froid, entre l’œil & une bougie allumée un pot plein d’eau chaude, dont la vapeur monte en haut : c’est pour cela que l’on apperçoit souvent ces anneaux dans les bains autour de la bougie.

Une autre maniere de représenter ce phénomene, c’est de pomper l’air d’une cloche de verre, & regardant à-travers cette cloche la flamme d’une chandelle placée derriere la cloche : car aussi-tôt que l’air se sera raréfié jusqu’à un certain point, on ne manquera pas d’appercevoir un anneau autour de la flamme. On peut voir la même chose, en faisant rentrer dans un récipient l’air qui en avoit été pompé ; car dès que cet air se trouvera avoir la même densité, on verra paroître cet anneau avec diverses couleurs. De même, lorsqu’on met deux verres objectifs de grands télescopes l’un sur l’autre, la lumiere qui tombe dessus passe à-travers en quelques endroits, & se réfléchit des endroits voisins ; ce qui fait paroître divers anneaux colorés : c’est ce qu’on remarque encore, lorsqu’on fait de petites bulles d’air avec l’eau de savon ; car on voit dessus & à-travers ces bulles de semblables anneaux colorés. Musschenbr. Essai de Physique.