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Hirondelle (pierre d’) Hist. naturelle, Lithol. l’on nomme ainsi des pierres fort petites, que Wallerius regarde comme de petits grains d’agate, mais que d’autres auteurs prennent avec plus de raison pour des coquilles. Elles ont à-peu-près la figure des pierres que l’on nomme des yeux d’écrevisses ; il y en a, suivant Wallerius, qui sont convexes d’un côté, & applaties de l’autre ; d’autres ont un côté concave ; d’autres sont ovales ; d’autres enfin sont quarrées, mais toutes sont extrèmement lisses ; la couleur en est ou blanche, ou jaune, ou grise, ou bleuâtre ; on les trouve dans le sable, & non dans l’estomac des hirondelles, comme Pline & les anciens l’ont crû. Quelques naturalistes croient que les pierres d’hirondelle sont une espece de pierre lenticulaire : d’autres avec plus de raison croient que ce sont des petites coquilles connues sous le nom d’opercules. M. Hill pense qu’elles sont de la même nature que les pierres qu’on nomme busonites, ou crapaudines, & que ce ne sont que des petits fragmens du palais d’un poisson appellé le loup de mer. Pour concilier ces avis différens, il seroit peut-être plus simple de dire que l’on a donné le nom de pierres d’hirondelles à des petites pierres de différente nature, mais qui se ressembloient à l’extérieur. Bien des gens prétendent que ces pierres insinuées dans l’œil entre le globe & les paupieres, les débarrassent des ordures qui peuvent y être entrées, & les obligent de sortir.

On nomme aussi pierres d’hirondelles, des petites pierres de la grosseur d’une lentille qui se trouvent, dit-on, dans l’estomac de quelques jeunes hirondelles ; les anciens les nommoient lapides chelidonii ; & parmi plusieurs vertus extraordinaires, on leur attribue pareillement la propriété de faire sortir des yeux les ordures qui peuvent y être entrées. M. Lémery croit que cette pierre étant alkaline ou calcaire, elle se charge des sérosités âcres qui peuvent être dans les yeux ; que par-là elle s’agite & s’amollit, en sorte que le corps étranger s’y attache & tombe avec elle. Il dit que plusieurs autres petites pierres agissent de la même maniere dans l’œil, telles que celles qui se trouvent en Dauphiné sur la montagne de Sassenage près de Grenoble ; il prétend que les plus petits yeux d’écrevisses peuvent aussi produire le même effet. Voyez Lémery, Dictionnaire des drogues. (—)

HIRPES, s. m. pl. (Littérat.) familles particulieres d’Italie, qui habitoient le territoire des Falisques. Ces familles en petit nombre, avoient en leur faveur un decret perpétuel du sénat qui les exemptoit d’aller à la guerre, & de toutes autres charges, parce qu’elles fournissoient des prêtres, qui dans un sacrifice qu’on faisoit toutes les années à Apollon, au mont Soracte, marchoient nuds piés en présence de tout le peuple sur des charbons ardens, sans souffrir aucun mal ; c’est pour cette raison qu’Arons, qui étoit du nombre des prêtres de ces familles, parle ainsi dans l’Enéide, liv. XI. v. 785.

Summe deûm, sancti custos Soractis Apollo
Quem primi colimus, cui pineus arbor acervo
Pascitur, & medium freti pietate per ignem
Cultores, multa premimus vestigia prima.

Virgile est admirable ; il savoit aussi-bien que Servius son commentateur, aussi bien que Pline & Varron, que ces prêtres ne marchoient impunément sur des brasiers, qu’après s’être frottés les piés avec quelque préparation ; mais le prince des poëtes latins respectoit la religion & les préjugés de son pays, & ne s’en servoit que pour l’embellissement de son ouvrage.

Strabon assure que le sacrifice dont j’ai parlé, étoit en l’honneur de Féronie, voyez Féronie.

Vous y trouverez l’explication de tout cela, & même l’interprétation des vers de Virgile, en faveur de ceux qui ne sont pas familiarisés avec la langue de ce poëte.

J’ajoûte ici qu’il y avoit encore plus anciennement d’autres lieux où se donnoit le même spectacle ; & c’est toûjours Strabon qui me l’apprend. Diane, surnommée Pérasia, avoit un temple à Castabala dans la Cappadoce, où les prêtresses de ce temple marchoient piés nuds sur la braise sans se brûler, ubi aiunt, dit notre géographe, lib. XII. p. 370, sacrificas mulieres illæsis pedibus, per prunas ambulare. Nous ne recherchons point les artifices qu’on pouvoit pratiquer dans cette occasion pour tromper les spectateurs ; c’est assez de dire que nos bateleurs font des choses bien plus surprenantes que tout ce que les anciens content des hirpes & des prêtresses de Castabala, & cependant ce ne sont que de simples tours d’escamotage. (D. J.)

HIRPINIENS, (les) Géog. anc. ancien peuple d’Italie, que Strabon compte entre les Samnites ; le pays des Hirpiniens étoit où sont présentement le Cadoyna, Conza, Eclano, Mirabella, & dans la province ultérieure, Ariano, Acellino, Fregento, Nasco, Sancta-Agata, de Goti. (D. J.)

HIRSCHAU, (Géog.) petite ville d’Allemagne, dans l’évêché de Ratisbonne, à deux lieues de Sultzbach, à l’électeur de Baviere.

HIRSCHBERG, (Géog.) ville d’Allemagne en Silésie, dans la principauté de Javez, au confluent des rivieres de Bober & de Zacka.

Il y a une autre ville de même nom dans la Thuringe au Voitgland, & une troisieme en Bohème, dans le cercle de Buntzlau.

HIRSCHFELD, (Géog.) principauté d’Allemagne, située entre la Hesse, la Thuringe, & la principauté de Fulde ; la capitale porte le même nom. Cette principauté étoit autrefois dépendante d’une abbaye qui a été sécularisée par le traité de Westphalie, en faveur de la maison de Hesse-Cassel qui la possede actuellement. Long. 27. 28. lat. 51. 48.

HIRSCHFELDAU, (Géog.) petite ville d’Allemagne, en haute Lusace, près de Zittau.

HIRSCHHEID, (Géog.) petite ville d’Allemagne en Franconie, dans l’évêché de Bamberg, sur la riviere de Rednick.

HIRSCHHORN, (Géog.) petite ville du bas-Palatinat, sur le Neckre, au-dessus de Heidelberg.

HISSE, (Marine.) commandement que fait l’officier pour élever ou hausser quelque chose.

Hisse, hisse, commandement redoublé, pour dire hisser promptement. (Z)

HISSER, verbe act. (Marine.) c’est élever ou hausser un mât, une voile, ou toute autre chose.

Hisser en douceur, c’est hisser lentement ou doucement. (Q)

HISTIÉE, (Géog. anc.) ville maritime de l’Eubée, sous le mont Téléthrius, près de l’embouchure du fleuve Callas. Elle étoit située sur un rocher, & fut ensuite nommée Oreum, c’est-à-dire, ville de montagne ; les Istiéens, dit Strabon, ont été appellés Oritæ, & leur ville au lieu du nom d’Istiée, a pris le nom d’Oréos. Voyez Oreum. (D. J.)

HISTIADROMIE, sub. fém. (Marine.) c’est l’art de naviger ou de construire un vaisseau sur mer. Voyez Navigation. (R)

HISTOIRE, s. f. c’est le récit des faits donnés pour vrais ; au contraire de la fable, qui est le récit des faits donnés pour faux.

Il y a l’histoire des opinions, qui n’est guère que le recueil des erreurs humaines ; l’histoire des Arts, peut-être la plus utile de toutes, quand elle joint à la connoissance de l’invention & du progrès des Arts, la description de leur méchanisme ; l’Histoire naturel-