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tes, plus vertes, dentelées, & découpées sur leurs bords ; les tiges sont hautes de trois à quatre piés, branchues, arrondies, garnies vers le bas de quelques feuilles plus courbées que les supérieures. Ses fleurs sont d’une seule piece, jaunes, taillées en rosette, dont les cinq quartiers sont obtus & arrondis ; du calice de ces fleurs qui répandent une odeur douce, s’élevent cinq étamines purpurines, à sommets jaunes ; le pistil qui enfile la fleur, devient une coque dure, arrondie, & qui s’ouvre en deux parties, contenant des semences menues & anguleuses ; lorsque cette plante est répandue par terre, elle attire les mites, dit Pline, c’est pourquoi nous l’appellons à Rome blattaria ; mais je ne sais si la blattaire de Pline est la nôtre. (D. J.)

Herbe musquée, moschatellina. (Bot.) genre de plante à fleur radiée & découpée ; il sort du calice un pistil qui est attaché comme un clou au milieu de la fleur, & qui devient dans la suite, suivant l’observation de Ray, un fruit mou ou une baie, pleine de suc & de semence applatie. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Herbe aux nombrils, omphalodes, (Bot.) genre de plante à fleur radiée & découpée ; il sort du calice un pistil qui est attaché comme un clou au milieu de la fleur ; il devient dans la suite un fruit composé de quatre capsules concaves ; elles forment chacune une sorte de nombril, & elles portent une semence presque plate, & attachée à un placenta qui a la figure d’une pyramide à quatre faces. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante.

Herbe paris, (Bot.) Les racines de cette plante, que presque tous les Botanistes appellent herba paris, & que nous nommons vulgairement raisin de renard, rampent sur la surface de la terre ; elles sont foibles, de couleur brune, poussent çà & là des branches ou des tiges longues, & à la hauteur d’un demi-pié ; ces tiges ont ordinairement quatre, quelquefois cinq ou six feuilles, larges, rondelettes, & terminées en une pointe aiguë. Du milieu de ces feuilles, s’éleve une foible tige qui a deux ou trois pouces de haut, & qui porte une fleur composée de quatre feuilles vertes, au-dessous desquelles il y en a autant qui sont étroites, & de la même couleur ; au milieu d’elles, croît une baie noire, ovoïde, environ de la grosseur d’un grain de raisin, insipide au goût.

On trouve l’herbe paris dans les lieux humides & couverts ; elle fleurit au printemps, & sa baie est mûre en Juillet ; on regardoit autrefois cette plante comme venéneuse, ensuite on est tombé dans un excès opposé ; on l’a vanté comme un contrepoison ; elle n’a ni ce défaut, ni cette qualité. (D. J.)

Herbe a pauvre homme, (Mat. med.) Voyez Gratiole.

Herbe-aux-perles, (Mat. med.) Voyez Gremil.

Herbe a la puce, toxicodendrum, (Bot.) genre de plante à fleur composée de plusieurs petales disposés en rose ; il sort du calice un pistil qui devient dans la suite un fruit arrondi & sec ; il est ordinairement cannelé, & il renferme une semence. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Herbe aux puces, psylliun. (Bot.) Les plantes de ce genre ne different du plantain & de la corne de cerf, qu’en ce qu’elles s’élevent en tiges & en branches ; tandis que les fleurs & les fruits du plantain & de la corne de cerf sont soutenus par de simples pedicules. Tournefort, Instit. rei herb. Voyez Plante. (I)

Herbe aux puces, (Mat. med.) la semence de cette plante est la seule partie qui soit d’usage en Médecine. On en tire, soit par la digestion avec l’eau commune tiede, soit par l’eau de rose, l’eau de fe-

nouil, l’eau de plantain, &c. un mucilage dont plusieurs

auteurs ont vanté l’utilité particuliere dans tous les cas où il faut rafraîchir, adoucir, calmer, à qui Mesué attribue avec aussi peu de fondement, une acreté maligne, cachée, qui doit rendre suspect son usage intérieur ; mais auquel nous ne connoissons véritablement que les qualités communes des mucilages. Voyez Mucilages. Au reste cette plante est plus connue dans les boutiques sous le nom de psyllium que sous celui-ci.

Herbes aux rhagades, rhagadiolus, (Bot.) genre de plante à fleur composée de plusieurs demi-fleurons portés sur un embryon dont le filet s’emboite dans un trou qui est au bas de chaque demi-fleuron ; ils sont soutenus par un calice dont les feuilles deviennent des gaînes, qui sont pour l’ordinaire disposées en étoiles, & qui renferment une semence le plus souvent longue & pointue. Tournefort, Inst. rei herb. Voyez Plante. (I)

Herbe a robert, geranium robertianum. (Bot.) Sa racine est menue, de la couleur du buis. Ses tiges sont hautes de neuf à dix pouces, velues, noueuses, rougeâtres, sur-tout près des nœuds & de la terre, branchues & garnies de quelques poils. Ses feuilles sortent en partie de la racine, & en partie des nœuds ; elles sont cotonneuses, un peu rouges à leurs bords, quelquefois toutes rouges, découpées à peu-près comme celles de la matricaire, en trois segmens principaux ; ses fleurs sont purpurines, rayées de pourpre clair, à cinq pétales disposés en rose, renfermés dans un calice velu, d’un rouge foncé, partagé en cinq quartiers, garni à son milieu d’étamines jaunes. Quand ces fleurs sont tombées, il leur succede des fruits en forme de becs pointus, chargés de petites graines oblongues, & brunes dans leur maturité.

Toute cette plante a une odeur assez forte, mais cependant agréable ; ses feuilles ont une saveur styptique, salée & acidule. Elles rougissent le papier bleu, & sentent le bitume, ou le pétrol. Il paroît de là, que la plante contient un sel essentiel & alumineux, uni avec un peu d’huile fœtide & de sel ammoniacal. (D. J.)

Herbe a robert, ou Bec de grue, (Mat. med.) Cette plante est regardée comme un bon vulnéraire, astringent, tempéré. On le donne dans les décoctions vulnéraires pour l’usage intérieur. On croit que ces décoctions, ou le vin dans lequel on a fait macérer cette plante, arrête toutes sortes d’hémorrhagies.

On l’employe encore extérieurement en cataplasme & en lotion, pour déterger les ulceres, & dans la vue de résoudre les tumeurs œdémateuses. Fabrice de Hilden recommande l’application de la décoction de cette plante, sur les cancers des mamelles ; mais toutes ces propriétés sont peu constatées.

On emploie presque indifféremment l’herbe à robert, le bec de grue sanguin, & le pié de pigeon, qui sont trois especes du même genre ; l’herbe à robert est cependant la plus usitée des trois ; au reste elles ne le sont beaucoup ni les unes ni les autres. (b)

Herbe du siége, (Bot.) plante du genre appellé scrophulaire. Voyez Scrophulaire.

Herbe du siége, (Mat. med.) Voyez Scrophulaire aquatique.

Herbe aux teigneux, (Mat. med.) Voyez Bardane.

Herbe aux varices, circium, (Bot.) genre de plante à fleur composée de plusieurs fleurons découpés, portés sur un embryon, & soutenus par un calice écailleux qui n’a point d’épines ; l’embryon devient dans la suite une semence garnie d’aigrettes. Ajoutez à ces caracteres que les feuilles ont des épines molles ; l’herbe aux varices a donc des épines sur