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ornement au milieu de l’hiver, par le rouge agréable de ses fleurs. L’hélichrysum oriental est une espece précieuse, parce qu’elle produit de gros bouquets de fleurs d’un jaune éclatant ; on en orne les chapelles en Portugal & en Espagne. L’hélichrysum d’Afrique, hélichrysum arboreum, africanum, salviæ folio, odorato, quoique natif d’un pays chaud, réussit très-bien dans nos climats tempérés, & s’éleve jusqu’à douze & quinze pieds de hauteur. Tous les autres hélichrysum d’Afrique forment de jolis arbrisseaux qu’on cultive beaucoup en Angleterre. Miller en enseigne la méthode.

Le nom hélichrysum signifie or de soleil, parce que le calice de cette plante est d’ordinaire d’un jaune d’or éclatant. (D. J.)

HELICITES, sub. masc. pl. (Théolog.) hérétiques du vij. siecle : ils menoient une vie solitaire, & enseignoient que le service divin consistoit en de saints cantiques, & de saintes danses avec les religieuses, à l’exemple de Moyse & de Marie, sur la perte de Pharaon. Exod. 15. Alexand. Ross. Traité des religions. (G)

HELICOIDE, adj. terme de Géometrie. Parabole hélicoïde, ou spirale parabolique, est une ligne courbe, qui n’est autre chose que la parabole commune apollonienne, dont l’axe est plié & roulé sur la circonférence d’un cercle. Voyez Parabole. La parabole hélicoïde est donc la ligne courbe qui passe par les extrémités des ordonnées à la parabole, lesquelles deviennent convergentes vers le centre du cercle en question.

Supposez, par exemple, que l’axe de la parabole commune soit roulé sur la circonférence du cercle BDM. (Planc. coniq. fig. 11.) pour lors la ligne courbe BFGNA, qui passe par les extrémités des ordonnées CF, & DG devenues convergentes vers le centre du cercle A, constitue ce qu’on appelle la parabole hélicoïde ou spirale.

Si l’arc BC pris pour abscisse est appellé x, & que la partie CF du rayon, prise pour ordonnée, soit appellée y, & qu’on fasse le paramede de la parabole = l, la nature de cette courbe se trouvera exprimée par cette équation lx = yy. Voyez Courbe & Equation. Chambers. (O)

* HELICON, s. m. (Géog.) montagne de Béotie, voisine du Parnasse & du Cythéron ; elle étoit consacrée à Apollon & aux Muses. La fontaine Hypocrène en arrosoit le pied ; & l’on y voyoit le tombeau d’Orphée. Elle s’appelle aujourd’hui Zagura, ou Zagaya. Elle est située dans la Livadie ; & les Poëtes qui l’invoquent & qu’elle inspire, en sont bien éloignés.

* HELICONIADES ou HELICONIDES, sub. f. pl. (Mytholog.) surnom que les Poëtes donnent aux Muses. Il est emprunté du mont Hélicum qu’ils regardent comme une de leurs demeures. Voyez Helicon.

HELICOSOPHIE, sub. f. (Mathém.) Quelques géometres ont appellé ainsi l’art de tracer des hélices ou des spirales. Voyez dans l’histoire de l’Académie des Sciences de 1741, la description de différens compas propres à cet objet. (O)

* HELINGUE, sub. fém. (Corderie.) bout de corde attachée d’une de ses extrémités à celle des manivelles du chanvre par le moyen d’une clavette, & de l’autre pris au toron qu’on veut tordre ou commettre. Voyez l’article Corderie.

HELIOCENTRIQUE, adj. (Astron.) épithete que les Astronomes donnent au lieu d’une planete vûe du soleil, c’est-à-dire au lieu où paroîtroit la planete, si notre œil étoit dans le centre du soleil ; ou ce qui revient au même, le lieu héliocentrique est le point de l’écliptique auquel nous rapporte-

rions une planete si nous étions placés au centre du soleil. Voyez Lieu.

Ce mot est composé de ἥλιος, soleil ; & de κέντρον, centre.

C’est pourquoi le lieu héliocentrique n’est autre chose que la longitude d’une planete vûe par un œil placé dans le soleil.

La latitude héliocentrique d’une planete est l’angle que la ligne menée par le centre du soleil, & le centre de la planete fait avec le plan de l’écliptique. Voyez Latitude.

Voici comme l’on détermine cette latitude.

Si le cercle KLM (Pl. Astron. fig. 62. n°. 2.) représente l’orbite de la terre autour du soleil, & qu’un cercle ANBn, représentant l’orbite de la planete, soit placé de maniere qu’il soit incliné sur le plan de l’autre ; quand la planete se trouve en N, ou en n, lesquels points sont appellés les nœuds, la planete paroîtra dans l’écliptique, & par conséquent elle n’aura aucune latitude. Si elle s’avance vers P, alors étant vûe du soleil R, elle paroîtra décliner de l’écliptique, & avoir de la latitude, & l’inclinaison de la ligne RP sur le plan de l’écliptique, s’appellera latitude héliocentrique, & sa mesure sera l’angle PRq, la ligne Pq étant perpendiculaire au plan de l’écliptique.

La latitude héliocentrique ira toûjours en augmentant jusqu’à ce que la planete arrive au point A, qu’on appelle limite, & qui est à 90 degrés des nœuds. Voyez Limite. Et depuis ce point A, elle ira en diminuant jusqu’à ce que la planete arrive au point N. Ensuite elle augmentera jusqu’à ce que la planete arrive au point B opposé au point A. Enfin, elle diminuera de nouveau jusqu’à ce que la planete arrive au point n, &c. Chambers. (O)

HELIOCOMETE, sub. fém. (Astron. & Phys.) comme qui diroit comete du soleil ; phénomene qui a été remarqué quelquefois au coucher du soleil. Sturmius & d’autres qui l’ont vû, lui ont donné le nom d’hélicomete, parce que le soleil ressemble alors à une comete. C’est une longue queue ou colonne de lumiere attachée & comme traînée par cet astre dans le tems qu’il se couche, à-peu-près de la même maniere qu’une comete traîne sa queue. Voyez Comete.

Dans l’héliocomete observée à Grypswald le 15 Mars 1702 à cinq heures après midi, le bout qui touchoit le soleil n’avoit que la moitié de la largeur du diametre du soleil, mais l’autre bout étoit beaucoup plus large : sa largeur avoit plus de cinq diametres du soleil, & elle suivoit la même route que le soleil : sa couleur étoit jaune près du soleil, & s’obscurcissoit en s’en éloignant. On ne la voyoit peinte que sur les nuages les plus rares & les plus élevés. Cette héliocomete parut dans toute sa force l’espace d’une heure, & diminua ensuite successivement & par degrés. Harris & Chambers.

Ce phénomene paroît avoir rapport à celui de la lumiere zodiacale & de l’aurore boréale. Voyez Lumiere zodiacale, & Aurore boréale. (O)

HELIOGNOSTIQUES, sub. m. pl. (Théolog.) secte juive, ainsi appellée du nom grec ἥλιος, qui signifie soleil, & γινώσκω, je connois ; parce que ceux qui la composoient, reconnoissoient le soleil pour dieu, & l’adoroient par une idolâtrie qu’ils avoient prise des Perses. Il falloit que cette superstition fût bien ancienne parmi les Juifs, puisque Dieu leur défend cette impiété dans le chapitre 17 du Deutéronome. (G)

HELIOMETRE, sub. mas. ou ASTROMETRE, (Astron.) instrument inventé en 1747 par le savant M. Bouguer, de l’Académie royale des Sciences, pour mesurer avec beaucoup plus d’exactitude qu’on ne l’a fait jusqu’à présent les diametres des astres,